Après la déclaration du président de la République mercredi dernier, 46 % des Français affirment qu’ils ne respecteront pas les consignes énoncées. Cela signifie qu’en réalité, une majorité d’entre eux s’affranchiront de certaines d’entre elles. Car il est connu en la matière que les sondés se disent toujours plus sages qu’ils ne le seront. Les sondages confirment ainsi la faible acceptabilité sociale des restrictions sanitaires décidées par le gouvernement et la décrédibilisation du pouvoir.

Après 13 mois de crise sanitaire, les Français ne font plus confiance à un exécutif qui leur a beaucoup menti. De l’affaire des masques, à celui des tests et au ratage de la campagne de vaccination, Emmanuel Macron et ses ministres ont accumulé les déclarations contradictoires, les contre-vérités et les inexactitudes. Ils n’ont jamais respecté les calendriers annoncés et se sont beaucoup trompés, sans jamais reconnaître leurs erreurs. Tout en admettant la difficulté de répondre à une crise sanitaire nouvelles, nos concitoyens ont compris qu’il leur fallait mieux faire confiance à leur bon sens qu’à la parole gouvernementale.

La caporalisation et l’infantilisation des Français ont beaucoup nui à la crédibilité publique. Les règles édictées pour le quatrième confinement constituent, en creux, une reconnaissance des erreurs du premier et du second. C’est parce qu’ils savent avoir eu tort d’interdire la liberté de culte, la pratique sportive au-delà d’un kilomètre ou la fermeture de commerces arbitrairement déclarés non essentiels que le chef de l’Etat et son gouvernement ont finalement choisi de faire machine arrière et de mieux respecter les libertés fondamentales des Français.

Mais le mal a été fait. Les honnêtes citoyens ont été amenés à devoir s’affranchir de règles absurdes. Ils ont pris l’habitude de ne pas respecter des lois et règlements injustes et de s’en remettre à leur seul libre-arbitre. Ils l’ont d’autant plus fait qu’ils se sont aperçus que les pouvoirs publics leur imposaient des restrictions infondées, tout en s’abstenant de faire appliquer la llégislation et, plus largement, l’ordre public dans les trop nombreuses zones de non-droit. Il est grave d’avoir obligé des joggeurs et des catholiques très bons citoyens à se mettre en infraction pour exercer les droits fondamentaux que leur garantit la Constitution

La faute est d’autant plus importante qu’elle s’ajoute aux atteintes fortes aux libertés essentielles réalisées pendant les quinquennats Hollande et Macron, à l’occasion notamment de la répression des manifestants contre le mariage homosexuel ou de la crise des Gilets jaunes. Ces attaques contre les valeurs qui font la grandeur de la France, et contre les principes généraux de notre droit ont profondément affaibli la crédibilité publique.

Il y a urgence à la restaurer. Une République et une démocratie ne peuvent être viables sans légitimité forte auprès de leurs citoyens. Comme l’édictait le général de Gaulle, dans son discours de Bayeux le 16 juin 1946, les pouvoirs publics ne valent en fait et en droit que s’ils reposent sur l’adhésion confiante des citoyens. Cette adhésion et cette confiance manquent aujourd’hui. Nous voulons les reconstruire.

Cela suppose de mener une politique conforme aux intérêts supérieurs de l’Etat et respectueuse des libertés fondamentales que la Constitution et les principes fondamentaux de notre droit garantissent à tous les citoyens. L’expérience des treize derniers mois confirme que nous avons à protéger la liberté, qui a subi tant d’atteintes injustifiées. Nous avons à assurer le destin de la France au milieu de tous les obstacles qui se dressent que sa route. Tout cela ne sera possible qu’avec un pouvoir relégitimée et disposant de la confiance des citoyens.

lfm_2016