Chers Amis,
Le monde d’après n’existe pas. Partout sur la planète, l’expérience des pays qui ont la chance de pouvoir rouvrir confirme que les hommes et femmes veulent d’abord retrouver une vie normale. Le nouveau monde ressemble furieusement à celui d’avant, ni pire, ni meilleur, légèrement modifié par les changements intervenus depuis 15 mois. Ce monde est celui que nous construisons aujourd’hui. Nous devons prendre maintenant les décisions permettant de bâtir un avenir meilleur.
Je veux, pour commencer, rendre hommage à toutes les victimes de l’épidémie et à leurs familles. Nous avons officiellement franchi le seuil des 100 000 jeudi, même si tout indique que leur vrai nombre approche plutôt les 120 000. J’ai une pensée particulière pour les morts de la première vague, ceux et celles qui ont été traités comme des pestiférés, enfermés dans des housses et incinérés sans obsèques, ni capacité pour leurs proches de les honorer. Ce traitement indigne sera, pour longtemps, la honte de notre pays. Il est une tâche indélébile portée sur la robe de la France et sur les valeurs qui font sa grandeur. C’est la responsabilité de notre génération et des suivantes de tout faire pour qu’un tel scandale ne puisse jamais se reproduire.
Les statistiques de l’épidémie recèlent une bonne nouvelle. Le coronavirus ne tue pas les moins de 20 ans et infiniment peu les moins de 40 ans. Notre jeunesse est préservée ! C’est une raison supplémentaire pour ne pas persévérer dans les mesures qui grèvent son avenir.
Il faut en particulier stopper la dérive des finances publiques. Comme l’a relevé la Cour des comptes, dans son rapport sur l’exécution du budget 2020 publié mardi, l’explosion des dépenses budgétaires n’est pas seulement liée à la crise sanitaire. L’exécutif a laissé filer les comptes. Les dépenses de fonctionnement ordinaires ont augmenté l’an dernier à un rythme cinq fois supérieur à celui de 2018 ! Le gouvernement a par ailleurs multiplié celles qui auront un effet durable, grevant d’autant nos marges futures. Il est d’autant plus urgent de reprendre le contrôle des comptes nationaux que 46% des dépenses de l’Etat ont été financés par endettement en 2020.
Ce redressement des finances publiques est indispensable pour nous permettre de retrouver notre prospérité et notre capacité d’innovation. Le dernier rapport du FMI souligne l’appauvrissement national. En 1981, le PIB français par habitant atteignait 88% du PIB américain. 40 ans après, il n’en représente plus que 77%… Ce déclassement a de profondes conséquences. Il nous prive en particulier des moyens d’investir. Il explique qu’aucune entreprise française ne figure, pour la deuxième année consécutive, dans le palmarès des cinquante les plus innovantes. La bérézina vaccinale française lui est liée. C’est en reprenant en main les comptes publics que nous pourrons retrouver durablement croissance, prospérité, avance technologique et souveraineté sanitaire comme numérique. Il y a urgence à faire les bons choix.
Les décisions restent à prendre en la matière. Il n’est pas acceptable qu’avec le niveau de dépenses publiques actuel, la France continue à subir une pénurie de logements sociaux. C’est pourtant ce qui s’est passé en 2020 en Ile-de-France. Ce déficit a pour cause la chute des agréments, qui ont baissé de 40% par rapport à 2016 et de 25% par rapport à 2019. Le bon logement est pourtant un élément-clef de lutte contre la pandémie et de prospérité globale. Il est profondément dommage que quatre années de politique immature en matière de construction et de logements sociaux nous conduisent à une telle crise.
Nous devons suivre aussi les recommandations de l’OCDE dans son rapport Going for growth publié mercredi. Il enjoint à nos pouvoirs publics de lutter plus efficacement contre les inégalités en consacrant davantage de moyens aux établissements préscolaires et scolaires dans les quartiers défavorisés. C’est par l’éducation et par le travail que leurs habitants pourront demain s’intégrer et participer à la prospérité de l’ensemble de la France.
Notre pays a besoin de retrouver une vraie vision et un gouvernement qui ne soit pas à la remorque des événements ou de l’opinion publique, comme l’exécutif l’a été cette semaine pour la gestion du variant brésilien et pour la suspension des vols depuis son pays d’origine. C’est par l’action que nous éviterons à la France de se retrouver présidée par Marine Le Pen ou l’émanation d’une coalition rouge-rose-verte. Nous y travaillons d’autant plus aujourd’hui que ce risque se renforce, comme le montrent les derniers sondages. Le fait que les Français fassent désormais plus confiance à Marine Le Pen qu’au président actuel pour défendre les valeurs de la République ou lutter contre les inégalités constitue un nouveau signal d’alerte. Tout indique également que le chef de l’Etat ne pourra pas surfer sur la sortie de crise sanitaire pour tenter d’assurer sa réélection. C’est une raison supplémentaire pour nous mobiliser sans attendre.
Une fois de plus, notre pays va se trouver à la croisée des chemins. C’est notre responsabilité collective de lui permettre de choisir la route qui monte et de le conduire sur la voie du succès en proposant une véritable alternative, un projet crédible et rassembleur au service de la France et de son peuple. Ensemble, faisons le choix de l’espérance, de l’effort et de la grandeur. Ainsi, les futures générations pourront-elles être fières du travail que nous avons accompli et de l’héritage que nous leur transmettrons. L’avenir nous appartient. Construisons-le !
Bon week-end à tous
Amicalement
François Vigne
Président de la France en marche