Chers Amis

La nouvelle attaque tragique d’un policier à Rive-de-Gier dans la Loire, le meurtre d’une adolescente de 17 ans dans une rixe hier soir et les tragiques événements d’Israël et de Palestine le confirment. La sortie de crise sanitaire ne s’effectuera pas dans un monde enchanté. Au contraire, les quinze deniers mois de restriction sanitaire ont mis le couvercle sur des tensions profondes qui ne demandent qu’à éclater. C’est une raison supplémentaire pour éviter de jouer avec le feu en refusant les accords d’appareil contre-nature et opaques. C’est dans la clarté et avec un projet fort que nous permettrons à la France de sortir grandie de la crise  actuelle.

Je veux d’abord rendre hommage au policier sévèrement touché à la tête par un jet de projectile lors d’une intervention à Rive-de-Gier, dans la Loire. Il remplissait sa mission en agissant contre le tapage nocturne de jeunes invoquant la fin du Ramadan pour justifier leur rassemblement. Cette nouvelle et inacceptable agression contre un agent de police en service montre la nécessité absolue d’éradiquer les zones de non-droit sur l’ensemble du territoire, en passant enfin du discours aux actes. Président de la République, Premier ministre, ministre de l’Interieur et garde des Sceaux devraient y consacrer toute leur action, plutôt que se perdre dans des manœuvres électorales politiciennes.

L’accord passé par Renaud Muselier avec le parti présidentiel est une erreur. Il rend l’opposition républicaine comptable du bilan de l’exécutif actuel. Et il brouille les cartes en associant une droite aux valeurs claires aux ambiguïtés de la majorité présidentielle. Les électeurs ne s’y trompent pas en accordant moins de leurs suffrages à la liste combinée qu’à la liste Muselier seule. Tout donne aujourd’hui à penser que la manœuvre d’appareils, loin d’éviter la victoire du candidat de Marine Le Pen, la facilitera et la renforcera.

Plus que jamais, les électeurs ont besoin de la clarté. Le digital et les réseaux favorisent l’amalgame. C’est la responsabilité des gouvernants de tout faire pour ne pas épaissir le brouillard. L’affaire de la candidate voilée du parti présidentiel est l’exemple de ne ce qu’il ne faut pas faire. La mise en avant de cette candidate est en contradiction complète avec la politique affichée, le projet de loi contre le séparatisme, ainsi que les nouveaux textes annoncés. En voulant jouer sur tous les tableaux en même temps, en cherchant à obtenir en même temps le soutien des islamistes et celui des partisans de l’ordre, le pouvoir affiche son ambiguïté au bénéfice du seul parti de Marine Le Pen.

Cette ambiguïté est la marque de l’exécutif actuel et de ses soutiens parlementaires. Elle est consubstantielle au en même temps macronien, au cynisme et au relativisme fondamental qu’il exprime. Le revirement présidentiel sur l’inopportun référendum relatif à l’inscription de l’objectif écologique dans la Constitution ou le vaudeville opposant le gouvernement au Modem lundi dernier sur le malvenu pass sanitaire en furent deux nouvelles illustrations au cours des huit dernières jours.

Nous avons une autre ambition pour la France. La sortie de crise sanitaire sera un combat. Les défis que notre pays doit affronter, après 15 mois pendant lesquels tant de choses ont été abîmées ou brisées, réclament toute notre énergie. La lutte contre la pauvreté est une priorité. Comme l’a souligné le Conseil national de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale dans son rapport présenté mardi, la crise sanitaire a occasionné une aggravation de la pauvreté pour ceux qui la subissaient déjà. Elle y a exposé de nouveaux publics, qui ont dû affronter précarité monétaire, détresse psychologique, isolement et décrochage scolaire. Le redressement du système scolaire est tout aussi essentiel après quinze mois de fonctionnement intermittent, lourd de séquelles pour les élèves qui l’ont subi. La reprise du contrôle de nos finances publiques est également prioritaire, puisqu’elle conditionne tout. Elle est indispensable au retour de la France sur le chemin du progrès.

Le nouveau dérapage budgétaire annoncé jeudi pour réalimenter le fonds de solidarité confirme que nous n’en prenons pas encore la route. Une fois encore, l’exécutif pratique la fuite en avant, en espérant des recettes fiscales meilleures que prévues, sans se donner de feuille de route, ni permettre aux Français d’y voir clair sur la vraie situation financière de l’Etat.

Il n’est pas étonnant dans ces conditions que la défiance continue de dominer. 86% des Français sont inquiets de la situation économique nationale, 82% le sont du poids de notre dette et une proportion identique refusent leur confiance à l’exécutif pour gérer la situation. Ils ne sont également que 38% à l’estimer capable de répondre aux enjeux climatiques ou de résoudre la crise sanitaire.

Cette confiance, nous voulons la rétablir, d’autant plus qu’elle est indispensable au redressement du pays. Cela suppose une approche du pouvoir profondément renouvelée. En plus de l’exigence de clarté, qui est au cœur du projet que nous sommes en train de discuter, celui-ci est fondé sur une vision claire pour la France, la seule ambition de servir et la volonté de construire sur du roc, sans jeter aux orties ce que les générations précédentes ont patiemment bâti. En cela, notre projet est l’opposé de la politique actuelle, telle qu’elle vient encore d’être Illustrée par l’entreprise gouvernementale en cours de destruction de la fonction préfectorale.

La reconstruction ne pourra se faire que dans l’union nationale et le rassemblement de tous les talents que notre pays rassemble. Il est fondamental en particulier que l’exécutif retrouve le soutien de ceux qui le servent au quotidien, à commencer par les policiers et les militaires, et qu’il ne laisse aucun Français sur le bord de la route. Cette ambition n’est pas irréaliste. Elle est à notre portée et n’est qu’une question au plus haut niveau de l’Etat.

Ensemble, nous allons reconstruire la France et l’Europe, la France et l’Europe que nous voulons pour nous, nos enfants et les générations à venir.

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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