Chers Amis,

Je souhaite d’abord rendre hommage aux victimes du massacre de la place Tienanmen et à tous les Hongkongais. Pour la première fois depuis 31 ans, ces derniers ne pourront pas commémorer le drame du 4 juin 1989. Ce qui était encore inimaginable il y a 10 ans est devenu la triste réalité du moment, sans que les démocraties ne s’y opposent vraiment. Cette situation montre combien la liberté est fragile et pourquoi nous devons la défendre sans relâche contre ses ennemis. Cette liberté, si maltraitée depuis 16 mois, est au cœur de notre combat pour la France, une France redressée, une France rassemblée, une France libre !

Il est de la responsabilité du chef de l’Etat d’agir comme premier défenseur de la liberté. C’est pour cela qu’il doit dénoncer la proposition de son conseiller politique, Stéphane Séjourné, de compter dans le temps des paroles des politiques celui des éditorialistes les plus engagés type Eric Zemmour. C’est pour cela aussi qu’il doit officiellement condamner la violente agression qu’ont subie les catholiques commémorant les assassinats de religieux perpétrés durant la Commune samedi dernier à Paris. Quoi qu’on pense de ce rassemblement, il est du devoir de tous les démocrates de défendre le droit de chacun à manifester paisiblement et celui des autorités publiques de l’assurer.

L’immensité des problèmes à traiter urgemment rend d’autant plus hors-sol la déambulation présidentielle dans le Lot. Il est logique que l’immense majorité des Français considère négativement ce type de déplacement, comme le confirme le sondage Odoxa Le Figaro France Info publié hier. Le chef de l’Etat devrait être sur le pont au lieu de se promener.

Il devrait être sur le pont pour reconstruire l’Etat. La panne géante des numéros d’urgence mercredi soir est un nouveau témoignage de la faillite publique. Comme l’ont justement rappelé les médecins urgentistes, ce problème était parfaitement prévisible. Une panne peut toujours arriver. C’est la responsabilité de l’Etat et de ses chefs de prévoir et mettre en place les systèmes de secours indispensables pour prendre le relais si nécessaire. Une nouvelle fois, l’Etat macronien n’est pas à la hauteur de ses responsabilités régaliennes. Elles sont pourtant les premières qu’il devrait assurer. Laisser l’Etat en déshérence, c’est aussi désespérer les agents publics. La colère des policiers est criante, mais c’est plus largement l’immense majorité des serviteurs de l’Etat qui sont en souffrance. C’est parce qu’ils sont délaissés par le pouvoir que Marine Le Pen gagne de plus en plus de terrain auprès d’eux.

Emmanuel Macron devrait aussi être sur le pont pour préparer la prochaine vague épidémique. Les signaux venus d’Asie ou d’Angleterre, et même maintenant du Sud-Ouest, doivent nous alerter. Il y a urgence à mettre en place les capacités hospitalières nécessaires, ainsi que les systèmes de répartition et de maintien à domiciles des malades, afin d’éviter qu’une telle nouvelle vague entraîne de nouvelles restrictions, si dommageables pour notre pays et toute sa population.

Le chef de l’Etat devrait également être sur le pont pour entreprendre le redressement des finances publiques. L’annonce par Bruno Le Maire d’une nouvelle estimation de déficit budgétaire de 9,4% du PIB en 2021 confirme que la France continue de subir un dérapage incontrôlé de ses comptes publics. Comme l’a rappelé Wolfgang Schauble dans le Financial Times mercredi, il y a urgence à revenir à la discipline budgétaire pour préserver la paix et le progrès social. Il était nécessaire de soutenir l’économie pour contrer la crise et relancer la croissance. Mais il est irresponsable de laisse filer encore la dette, comme continue de le faire délibérément l’exécutif français. Cela met en péril nos sociétés et risque de détruire notre démocratie. Nos enfants et nos petits-enfants méritent que nous agissions autrement !

C’est sans doute la responsabilité la plus lourde du président de la République. Il devrait être sur le pont pour réparer l’injustice faite à notre jeunesse. Son tribut à la crise sanitaire est immense, alors qu’elle ne courait aucun risque. Il est très légitime que 2/3 de nos jeunes, y compris les étudiants des grandes écoles, estiment appartenir à une génération sacrifiée, parce qu’ils ont été privés de leurs plus belles années et parce que leur formation a été affectée par la crise. Nous n’avons collectivement pas le droit d’y ajouter le fardeau supplémentaire d’une dette incontrôlée. C’est pour cela qu’il est indispensable de reprendre la maîtrise de nos finances publiques.

Nous croyons résolument qu’un grand avenir est possible, pour la France et pour tous les Français, si nous en prenons les moyens. C’est notre responsabilité collective. Après trop d’années d’errance, le temps est venu de gouverner la France autrement, en ayant pour seul guide la volonté de la servir et de lui assurer le meilleur avenir.

On ne gouverne pas un pays en enchaînant les images et les séquences mais en saisissant les problèmes à bras le corps pour mieux les régler. Un autre exemple à ne pas suivre est celui de la politique de transport. Le retour aux trains de nuit et aux trains corail est une bonne chose. Mais la décision présidentielle de les supprimer pour donner la priorité aux cars en début de quinquennat nous a fait perdre quatre ans. Pour recommencer à avancer, notre nation doit sortir de la politique circulaire en cours depuis 2017.

J’ai foi en notre pays. La France va repartir de l’avant, avec une équipe nouvelle et sur le fondement d’un projet de croissance partagée autour duquel nous voulons rassembler la grande majorité de nos concitoyens. Ensemble et avec votre soutien, nous pouvons offrir à la France l’avenir qu’elle mérite, dans l’unité, la grandeur et la liberté. En avant !

Bon week-end à tous

Amicalement

François

 

François Vigne

Président de la France en marche

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