Chers Amis,

Sommes-nous responsables de l’avenir ? C’est une belle question à laquelle nos futurs bacheliers ont eu à réfléchir avant-hier. C’est parce que l’avenir nous appartient que nous devons voter dimanche. Une démocratie ne peut vivre sans ses électeurs. Alors qu’elle apparaît fragile et menacée, c’est en votant que nous en assurerons l’avenir et prendrons notre destin en main.

Nous ne devons pas nous résoudre à l’abstention annoncée de 62% dimanche. Ce taux-record confirme la frustration des Français face à l’offre politique actuelle. Elle est aussi la conséquence des erreurs de l’exécutif. En multipliant les comités citoyens depuis deux ans, Emmanuel Macron a délégitimé la démocratie représentative. En privilégiant les enjeux nationaux qui ne sont pas de la compétence des régions, ni des départements, et en tentant de se servir des élections de dimanche pour dynamiser la droite républicaine, il a empêché les débats sur les vrais enjeux territoriaux qui auraient pu mobiliser les électeurs. Tout ceci doit changer afin de redonner vie à notre démocratie. Nos concitoyens n’attendent que cela.

Les Français sont aujourd’hui plus sages que leurs dirigeants. S’ils sont sept sur dix à considérer nécessaire une réforme des retraites, ils sont aussi 55% à juger que celle-ci ne devra pas intervenir avant la présidentielle. La relance est la vraie priorité du moment. Surtout, le président de la République et sa majorité n’ont plus la légitimité pour la conduire après l’échec de 2019. Prendre notre destin en main, c’est arrêter d’annoncer la réforme des retraites pour préférer la mener à bien sur le fondement d’un projet accepté par la grande majorité des citoyens.

Prendre notre destin en main, c’est aussi avoir le courage d’entreprendre le redressement des comptes publics. Comme l’a affirmé le gouverneur de la Banque de France mardi dernier, le temps est clairement venu de sortir du quoi qu’il en coûte. Nous ne pouvons plus nous le permettre et notre économie est en mesure de l’affronter. Il le faut d’autant plus que la croissance ne suffira pas à faire baisser la dette publique, comme l’a rappelé la Cour des comptes mercredi dernier. Il en va de la capacité de notre nation à faire face aux chocs économiques à venir et à assurer le fonctionnement de nos services publics dans le futur.

Prendre notre destin en main, c’est enfin rendre confiance à tous nos fonctionnaires et agents publics. Le rapport de Jean-Pierre Obin publié lundi confirme qu’un enseignant sur deux s’est déjà autocensuré dans son enseignement par crainte d’une altercation avec des défenseurs de l’islamisme. Dans beaucoup d’écoles, la peur domine. Il est urgent qu’elle change de camp dans les établissements scolaires, mais aussi dans les cités et partout sur le territoire national.

Raymond Aron l’affirmait. Les hommes font l’histoire, mais ils ne savent pas l’histoire qu’ils font. C’est une vérité générale que nous constatons tous les jours. Nous en subissons les lourdes conséquences depuis le début de la crise sanitaire. Mais l’histoire montre aussi qu’aux grands tournants de l’histoire, seule l’action décidée de quelques hommes et de quelques femmes a permis d’éviter la chute et que notre pays retrouve le chemin du bien, celui qui monte haut.

Nous commémorions hier le 81ème anniversaire de l’Appel du général de Gaulle. Comme il le rappelait dans son discours de Bayeux du 16 juin 1946, après la débâcle, le salut vint d’abord d’une élite, spontanément jaillie des profondeurs de la nation et qui, bien au-dessus de toute préoccupation de parti ou de classe, se dévoua au combat pour la libération, la grandeur et la rénovation de la France. Dans les circonstances actuelles, c’est à nous tous qu’il appartient de constituer cette élite, sans prétention aucune, mais avec la volonté absolue de servir l’avenir, la prospérité et la grandeur de notre pays.

Le chemin est là. Il commence par un vote dimanche.

Bon week-end et bon vote à tous

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

lfm_2016