Les Français se sont exprimés. Ils ont de nouveau massivement fait le choix de s’abstenir, manifestant leur insatisfaction par rapport à l’offre politique actuelle et au fonctionnement de notre démocratie. L’argument l’électeur préférant profiter du beau temps ne peut tenir eu égard aux mauvaises conditions météorologiques qui ont dominé notre pays dimanche.
En rejetant l’appel du Premier ministre à voter, nos concitoyens ont confirmé que leur abstention ne constituait pas un non, mais était un acte volontaire. Cela confirme la profondeur de la crise politique et l’urgence d’une réaction forte.
Deux tiers des Français ont pratiqué, en conscience, la grève des urnes. C’est une nouvelle illustration de la crise de régime actuelle. La centralisation du pouvoir a dévalorisé toutes les élections autres que le scrutin présidentiel. Plus fondamentalement encore, les Français ne se retrouvent pas dans l’offre politique actuelle.
Cette situation est dangereuse pour notre démocratie. Elle accroît le fossé qui sépare les citoyens, notamment les plus jeunes, de leurs gouvernants. Elle délégitime par ailleurs ces derniers et les rend beaucoup plus faibles pour prendre des décisions courageuses au service de la France et de tous les Français.
Il est irresponsable de mettre la tête dans le sable et de tenter d’enjamber l’élection, comme tente de le faire l’exécutif. Le problème ne se résoudra pas tout seul. C’est la responsabilité de nos gouvernants, mais aussi de tous les Français de prendre les moyens de revivifier notre démocratie.
Nous y parviendrons en renouvelant les pratiques. Il est urgent de travailler à la mise en place d’un vote électronique sécurisé, conforme aux usages de la vie quotidienne. Les confinements des dix-huit derniers mois ont montré que nous étions capables de nous adapter très vite et de remplacer, quand c’était nécessaire, la présence physique par le distanciel. Il n’y a pas de raison de le considérer impossible pour l’acte électoral. Nous devons aussi clarifier le rôle de chaque collectivité locale et le rendre plus lisible. Pour la grande majorité de nos concitoyens, notre organisation politique et administrative est devenue incompréhensible. Rien ne justifie qu’elle le reste !