Chers Amis,
Le scrutin de dimanche dernier a apporté deux motifs d’espérance : la participation, notamment celles des jeunes, en forte progression, et l’élan vert. Même si les partis écologistes nous ont habitués à décevoir, la prise de conscience de l’urgence climatique et environnementale est une excellente nouvelle, qu’il faut maintenant convertir en action.
Mais il flottait aussi dimanche soir à Paris un air de Munich, celui du lâche soulagement. Car la polarisation du champ politique français autour de l’affrontement parti présidentiel / Rassemblement national est une impasse, un risque profond pour notre pays, dont il est urgent de sortir.
Les sondages sortie des urnes réalisés dimanche dernier en attestent. Ceux qui ont voté pour le parti présidentiel sont très majoritairement issus des catégories sociales les plus favorisées, habitants des grandes métropoles ou retraités. A l’inverse, le vote Le Pen a été principalement porté par les ouvriers, les employés, les campagnes, notamment défavorisées, ceux qui se sentent exclus du système, ainsi que beaucoup de jeunes. Comme l’a confirmé le scrutin européen, Emmanuel Macron a substitué au clivage droite / gauche une fracture sociale, un vote de classe.
L’histoire nous enseigne que l’affrontement politique entre les riches et les pauvres est le plus dangereux. Il finit toujours mal. C’est parce que les Démocrates américains ne représentaient plus que les électeurs les plus favorisés, les plus diplômés et ceux de New York ou de la Californie, que Donald Trump l’a emporté. C’est parce que les Tories de Cameron avaient perdu leur ancrage social et incarnaient avant tout les classes les plus favorisées de Londres et ses environs que les Brexiters ont gagné et plongé le Royaume-Uni dans la crise.
Le risque est désormais réel que le parti de Marine Le Pen remporte les prochaines élections présidentielles. Il l’est d’autant plus que, si le parti d’Emmanuel Macron est arrivé second dimanche dernier avec 23% des suffrages, ce sont aujourd’hui 60% à 72% de nos concitoyens qui réclament un changement de politique.
Comme le général de Gaulle, j’ai toujours pensé qu’il fallait libérer la France du système des partis. Je l’ai souvent répété. Je n’ai qu’un seul parti : la France ! Mais une véritable démocratie ne peut durablement vivre qu’avec deux grandes forces capables d’assurer l’alternance autour de valeurs essentielles partagées. C’est pour cela qu’il y a urgence à reconstruire une force de droite et de centre droit innovante, rassembleuse et crédible, apte à prendre la suite du pouvoir actuel en 2022.
Contrairement à ce qu’a pu déclarer l’un ou l’autre politicien, ce n’est pas en renonçant à leur identité et en essayant de singer les positions du parti présidentiel sur les enjeux sociétaux ou sur la famille que la droite et le centre droit retrouveront la faveur des Français. François-Xavier Bellamy n’a pas trébuché à cause de ses positions personnelles sur ces sujets, mais du fait de l’absence de lisibilité de la ligne politique actuelle des Républicains et du rejet de leur président par la très grande majorité de nos concitoyens.
Mais ce n’est pas non plus en courant après le Rassemblement national ou en tentant une alliance mortelle avec lui que nous éviterons la victoire du parti de Marine Le Pen au prochain scrutin présidentiel.
Nous gagnerons en rassemblant la grande majorité des Français, tous ceux qui pensent et veulent comme nous, au-delà de leur origine, de leurs diplômes ou de leur situation financière, assurer le succès de la France et celui de l’Europe, rétablir un État digne de ce nom, plus fort et plus modeste à la fois, assainir les finances publiques et abaisser la pression fiscale, favoriser le plein-emploi, l’innovation et la création d’entreprise, remettre à niveau notre système d’éducation et de formation, promouvoir une écologie d’action et permettre le progrès social, qui est la condition et le garant de l’unité nationale.
A quelques jours des commémorations du 6 juin 1944, c’est aux combattants de la France Libre et de la résistance que nous devons penser. Leur action et leur sacrifice nous obligent et doivent nous inspirer. Nos fiers aînés se sont battus pour que nous vivions en peuple libre et souverain, maître de son destin et porteur d’une grande espérance. Notre tour est venu de nous montrer dignes de leur engagement et d’agir pour assurer à la France, à son peuple et à sa jeunesse, un grand avenir au sein d’une démocratie innovante, rayonnante et libre.
En avant, chers Amis, en avant ensemble pour la liberté, pour le futur de notre jeunesse et pour la France !
Bon week-end à tous
François
Président de la France en marche