Chers Amis,
Au-delà de l’actualité sanitaire immédiate, il est essentiel de ne pas perdre la perspective. Que la pandémie dure encore 6, ou plus probablement 12, 18 ou 24 mois, nous en viendrons à bout. Nous ne stopperons en revanche le déclin national que si nous en prenons les moyens. Toute notre histoire se résume à l’alternance de périodes de recul d’une nation dispersée et de rebond spectaculaire d’un peuple rassemblé autour d’une ambition partagée. Après 40 ans de repli, l’heure est venue de remettre la France sur la voie de la grandeur et du progrès.
L’âpreté des débats parlementaires sur le pass sanitaire et la courte majorité qu’il a obtenue à l’Assemblée nationale illustrent l’improvisation et l’amateurisme, qui ont présidé à son accouchement au sein de l’exécutif. Il restera une tache sur la robe de la France, reine des nations libres. Comme l’ont successivement rappelé la défenseure des droits et la présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés, le pass sanitaire représente une atteinte particulièrement forte aux libertés et droits fondamentaux. Celle-ci ne peut et ne doit être admise que si l’Etat peut démontrer que le surplus d’efficacité qu’apporte ce pass apparaît nécessaire. C’est pour cela que les deux autorités protectrices des libertés ont reposé la question de son application aux jeunes, qui sont les moins susceptibles de développer de forme grave de la maladie et pour lesquels le vaccin n’est pas dépourvu de risques. Le choix de leur imposer la vaccination nous engage tous.
C’est également en pensant à notre jeunesse que nous devons nous préoccuper de la nouvelle dégradation du déficit extérieur de la France. Il a atteint 43,7 milliards d’euros en 2020, soit 1,9% du PIB et une hausse de 500% par rapport à l’année précédente. Nous n’avions pas connu pareille situation depuis le début du premier septennat de François Mitterrand, en 1982, quand Pierre Mauroy était Premier ministre. Cette situation a un coût immédiat. En 2020, nous nous sommes encore appauvris et avons appauvri notre jeunesse vis-à-vis du reste du monde, avec une position débitrice de près de 700 milliards d’euros, soit plus de 30% du PIB.
L’exposition de notre pays à l’industrie aéronautique a joué un rôle dans cette bérézina. Mais la cause essentielle tient au déficit de compétence que nous subissons et au manque de formation de notre population, comme l’a souligné le gouverneur de la Banque de France. La part des adultes hautement qualifiés est beaucoup plus faible qu’en Allemagne, par exemple, ce qui nous empêche de nous développer dans les industries à plus forte valeur ajoutée.
Dans ces conditions, la priorité de l’exécutif devrait être d’augmenter les compétences des Français, de tous les Français. Ce n’est pas en abaissant le niveau des examens, comme le fait le gouvernement, que nous en prendrons le chemin. Les résultats des concours, qui viennent d’être publiés, confirment la crise des vocations enseignantes. Elle constitue le vrai problème. Le niveau des enseignants continue de baisser, alors que leur rôle est clef dans la formation des élèves. Il y a urgence à procéder aux arbitrages nécessaires pour revaloriser la condition enseignante et permettre aux meilleurs d’envisager de nouveau à ce métier. Notre avenir et notre prospérité l’exigent.
Le fait que la nouvelle administration américaine de Joe Biden ait choisi de privilégier l’Allemagne plutôt que la France, dans ses relations européennes, est une autre illustration de notre déclin. Cette décision est logique. L’Allemagne est aujourd’hui la puissance dominante au sein de l’Union, disposant des finances publiques nécessaires pour assurer sa position. Il ne tient qu’à nous de reconquérir notre place en réalisant les efforts requis pour reprendre notre destin en main. C’est aussi la condition de notre souveraineté et de notre liberté.
Le sursaut est indispensable. À chaque fois dans l’histoire, les générations qui nous ont précédés, ont su l’accomplir. Il nous revient de nous lever pour assurer l’avenir de la France au milieu de tous obstacles qui se dressent sur son chemin. C’est notre responsabilité collective aussi de déployer, au service du monde, ce dont nous sommes capables, afin de surmonter les défis communs auxquels nous sommes confrontés, à commencer par celui du réchauffement climatique. Tout ceci est à notre portée, comme l’est, dans beaucoup de disciplines, la victoire olympique pour nos athlètes partis à Tokyo. Je forme mes meilleurs vœux de succès pour qu’ils portent haut les couleurs de notre nation.
Avant une rentrée de combat, je souhaite, à tous ceux qui peuvent profiter de congés, d’excellentes et ressourçantes vacances dans la sérénité, la détermination et la liberté !
Bon week-end à tous
Amicalement
François
François Vigne
Président de la France en marche