La mobilisation toujours massive contre le pass sanitaire, malgré la légère baisse du nombre de manifestants en ce week-end du 15 août, témoigne de la vigueur du mouvement et de la fracturation exacerbée du pays. Face à cette situation, il est urgent que l’exécutif mise sur l’écoute et l’explication plutôt que sur le mépris ses opposants. C’est d’autant plus nécessaire que les dernières études publiées respectivement par Les Échos avant-hier et Le Monde hier mettent en doute l’efficacité des vaccins, en particulier celui de Pfizer-BioNTech, dans la lutte contre le variant Delta.

Selon l’étude Mayo Clinic / Nference publiée sur le site MedRriv et reprise par Le Monde, la protection conférée par le variant Delta chuterait jusqu’à peine plus de 40%. Elle resterait en revanche bien meilleure avec le vaccin Moderna. Les Échos constatent par ailleurs que les épidémiologistes sont incapables d’expliquer le reflux actuel de l’épidémie dans de nombreux pays. Ils remarquent aussi que la vague n’a pas eu lieu dans les pays peu vaccinés d’Europe centrale et orientale et qu’elle recule rapidement, en Suède, peu vaccinée.

Ces dernières informations confirment que l’humilité doit présider à notre stratégie anti-Covid. Depuis le début de la crise, l’exécutif s’est constamment trompé. Quand il affirme aujourd’hui que le vaccin est la meilleure solution pour protéger du virus, il prend un risque important de se tromper de nouveau. Oui, il est fortement souhaitable que tous les adultes de plus de 40 ans soient vaccinés. Mais nous ne devons pas faire de la vaccination l’alpha et l’oméga de notre stratégie anti-Covid. Que diraient les Français s’ils apprenaient dans trois mois que le vaccin et le pass sanitaire imposés par le gouvernement n’avaient servi à rien ? Leur colère serait particulièrement fondée compte tenu des doctes d’admonestations proférées.

Face au coronavirus, l’erreur est permise. La maladie est nouvelle. Elle est complexe. L’arrogance ne devrait en revanche pas avoir droit de cité. Elle doit disparaître de la politique gouvernementale pour laisser place à une stratégie humble, proactive et globale, reposant sur de multiples instruments. Le premier est l’augmentation de nos capacités en réanimation, toujours annoncée, mais jamais réalisée. Le deuxième est la généralisation à l’ensemble du territoire de la plateforme de suivi à domicile Covidom. Le troisième est la vaccination, qui doit rester non obligatoire et soumise au principe bénéfices supérieurs aux risques pour chaque catégorie d’âge à laquelle elle est administrée. La quatrième est le développement  de traitements comme les anticorps monoclonaux.

Tout ceci doit être mis en œuvre sans renoncer à nos principes essentiels comme cela a été trop souvent le cas depuis 16 mois. Le coronavirus est une sale maladie, mais elle a l’avantage de peu toucher les jeunes générations. Elle ne nous abattra pas. C’est pour cela que nous devons rester fermes sur nos valeurs de liberté, de priorité donnée aux jeunes générations, d’éducation et de maîtrise de nos finances publiques.

lfm_2016