Chers Amis,

Le but de la politique est-il simplement de nommer ou de réaliser, de discourir ou de réussir ? Un an après l’assassinat de Samuel Paty, il faut malheureusement constater que rien n’a changé. Un tel crime pourrait-il se renouveler ? Oui, sans aucun doute. Les Français se détournent des urnes car ils constatent chaque jour l’immense décalage entre les paroles et les actes de leurs gouvernants. C’est cela que nous voulons changer. Comme Charles de Gaulle, nous en sommes convaincus : les plus nobles principes ne valent que par l’action.

Commémorer ne suffit pas. Il faut agir. Douze mois après le meurtre de Samuel Paty, 23% des habitants de notre pays continuent à ne pas condamner cet acte odieux, 5% l’approuvant même. C’est dire l’importance du travail à accomplir. Nous ne parviendrons à éradiquer l’islamisme qu’en le combattant vraiment, sans lâcheté, ni compromission, partout sur le territoire de la République, en conjuguant l’action des enseignants, policiers, juges, élus et responsables associatifs. Face à l’inaction des pouvoirs publics, les professeurs sont très souvent forcés de pratiquer l’auto-censure et la fuite. La mémoire de Samuel Paty et les valeurs de notre pays méritent un autre engagement, ferme et décisif, du président de la République et de son gouvernement. C’est à cette condition que les déclarations se transformeront en résultats.

La gestion des affaires de l’Etat est un autre domaine dans lequel les Français méritent autre chose que de fausses promesses. Le 12 mars 2017, Emmanuel Macron affirmait sur TF1 qu’il constituerait un gouvernement de 15 membres maximum, très ramassé… Il ajoutait qu’il limiterait à 10 le nombre de conseillers par ministre, cinq par secrétaire d’Etat. Quatre ans et demi après, nous sommes loin du compte, puisqu’il y a 42 ministres et secrétaires d’Etat, ainsi que 570 conseillers ministériels, leur nombre ayant augmenté de 76% en deux ans. Le gouvernement Castex est ainsi devenu le plus cher de la Vème République, selon les calculs de l’Observatoire de l’éthique publique, présidé par René Dosière. Est-il aussi le plus efficace ? L’expérience des 14 derniers mois a démontré l’exact contraire. Il y a pourtant urgence à dépasser ces pratiques d’un autre temps et à renouveler de fond en comble la gouvernance publique.

Il en va de même de nos libertés fondamentales. Le projet de loi prolongeant le pass sanitaire jusqu’à la fin du mois de juillet 2022, présenté en conseil des ministres mercredi, est en totale contradiction avec les engagements du chef de l’Etat et de ses ministres, lors de son introduction, au début de l’été. Aucun de nous ne doit l’oublier. La liberté de chacun dans sa pensée, ses croyances, ses opinions, son travail, sa santé, est au fondement de notre civilisation et de notre démocratie. Jean-François Delfraissy, président fatigué du conseil scientifique, évoquait hier dans le Monde la possibilité d’imposer le masque, les prochains hivers, pour prévenir les symptômes grippaux et autres maladies saisonnières… Il est urgent de stopper ces dérives liberticides et de restaurer l’Etat de droit. La liberté doit redevenir la règle et la restriction l’exception ! Ce sera l’un des enjeux fondamentaux du prochain quinquennat.

Le même Delfraissy reconnaissait hier, à demi-mot, que l’exécutif avait été trop loin dans les mesures de restriction au printemps 2020 et avait manqué à son devoir d’humanité et de respect vis-à-vis des résidents des EHPADs. Cette page restera comme une tache indélébile sur le manteau de la France. Plutôt que de pratiquer la repentance, au nom de notre pays, pour de vieux sujets qui n’impliquent aucun de nous, l’exécutif devrait s’excuser pour la faute commise auprès de toutes les victimes et des membres de leurs familles. Plus jamais ça ! J’appuie totalement la proposition de loi sénatoriale visant à rendre inconditionnel le droit de visite dans les EHPADs pour les personnes en fin de vie. C’est la responsabilité de notre génération de mettre tout en œuvre pour que ce qui s’est passé en 2020 ne puisse plus jamais se reproduire.

Ce qui vaut pour la sécurité publique, l’enseignement, les finances nationales, les libertés fondamentales, est aussi valable pour l’action internationale de la France. Dans cette perspective, il est profondément regrettable que l’exécutif ait choisi cette semaine, avec d’autres pays européens, de renouveler sa pleine confiance à Kristalina Georgieva, Presidente du FMI, malgré ses agissements en faveur de la Chine. Au moment où celle-ci menace Taïwan d’annexion, il est plus que jamais nécessaire de montrer notre fermeté à l’égard des dirigeants chinois et de leurs manœuvres. La paix mondiale et nos libertés sont en jeu.

C’est avec la même préoccupation de l’avenir que nous devons nous saisir de la question climatique et de l’environnement. L’Agence internationale de l’énergie l’a solennellement rappelé mercredi dans son rapport annuel, publié deux semaines avant l’ouverture de la COP26 à Glasgow. La transition énergétique est trop lente ! Les engagements actuels des États, s’ils sont tenus, ne permettront que 20 % des réductions d’émissions de gaz à effet de serre nécessaires d’ici à 2030 pour garder le réchauffement sous contrôle… Les investissements dans des projets énergétiques décarbonés devront tripler dans les dix ans, pour que la neutralité carbone soit assurée en 2050. Il y a donc urgence à accélérer et, pour la France, à agir.

Aucun doute n’est possible. Les défis sont importants. Mais ils sont à notre portée si nous choisissons la volonté et la fierté plutôt que la trompeuse tranquillité et la fausse sécurité. Notre époque exige de l’imagination, du courage et de la persévérance. C’est pour cela qu’il faut une nouvelle équipe et un nouveau projet pour la France, celui auquel nous travaillons.

Bon week-end à tous, dans la détermination, la liberté et l’espérance

Amicalement

François Vigne

Président de la France en marche

lfm_2016