Chers Amis,

C’est avec émotion que j’ai entendu Emmanuel Macron lire mercredi à Portsmouth des extraits de la dernière lettre d’Henri Fernet, notre si jeune résistant, « au ciel, près de Dieu » comme il l’écrivait si joliment, mort à 16 ans, en héros, sous les balles du peloton d’exécution de l’ennemi. 76 ans après son sacrifice, ses paroles gardent la même force : « Je meurs pour ma patrie, je veux une France libre et des Français heureux ». Son message est intact. Son courage fait la fierté de tout notre peuple.

Nos dirigeants politiques du moment en ont donné une image bien différente en se précipitant, depuis la démission de Laurent Wauquiez, pour recueillir les dépouilles des Républicains. Du parti présidentiel au Rassemblement national, la férocité et le zèle dans les tentatives de débauchage sont les mêmes, au seul soutien des prochains intérêts électoraux. Mais je n’ai vu nulle part, au-delà des petits jeux politiciens, une quelconque volonté de servir la France et le bien commun.

Ce devrait pourtant être la seule préoccupation de nos gouvernants. Comme l’a rappelé le FMI cette semaine, il y a urgence à réduire, en France, dépenses et dette publiques pour constituer un coussin de sécurité en cas de chocs, pour éviter d’avoir à baisser les dépenses publiques au pire moment, c’est-à-dire en cas de crise, et pour préserver nos choix sociaux. La Commission n’a pas dit autre chose mercredi après avoir constaté que les efforts structurels pour réduire le déficit public en 2019 et 2020 sont proches de zéro…

Notre pays est pourtant au pied du mur. Il est essentiel de dégager les ressources nécessaires pour financer notre défense et notre sécurité, mais aussi pour réinvestir enfin dans notre système éducatif. Les nouvelles études, publiées par le ministère de l’Education nationale cette semaine, confirment la profonde désaffection pour le métier d’enseignant : dégringolade du nombre de candidats, postes non pourvus en maths ou en langues ! Or, les professeurs sont le facteur clé de réussite ou d’échec du système scolaire. Il y a donc urgence à redonner de l’attractivité à leur métier, en commençant par leur offrir des rémunérations meilleures.

J’étais mercredi  à Lyon et dans sa banlieue. J’ai pu de nouveau y toucher du doigt la fracturation qui s’approfondit dangereusement au sein de notre population, entre le centre-ville et la périphérie et au sein même des quartiers. Cette dérive accélérée des continents, à l’intérieur de notre territoire, doit nous pousser à l’action.

Toutes mes visites sur le terrain le confirment. La colère populaire est intacte, la partition de notre nation croissante. Ce qui avait hier vocation à se rassembler est en train de se délier avec tous les risques de conflit que cela emporte. Nous ne devons pas nous y résoudre. Il y a urgence à retrouver le chemin du peuple et à rassembler les Français autour d’un vrai projet pour la France entière. Rassembler nos concitoyens ne signifie pas arrêter les réformes, au contraire ! Mais il faut leur donner un autre sens et un nouvel équilibre.

La force du général de Gaulle, en 1958 et dans les années qui ont suivi, a été de mener une politique profondément réformatrice, mais aussi profondément juste, animée par un double objectif de restauration de la grandeur de la France et de progrès social. Au-delà de ses discours, ses actes en attestent. Plus de cinquante ans après, nous sommes toujours les héritiers de la politique d’intéressement et de participation qu’il a su initier !

C’est un même esprit qui nous anime, une même volonté de redresser l’Etat, de moderniser notre pays et de rassembler notre nation pour remettre la France sur le chemin de la croissance, de la grandeur et du progrès partagé. Les défis de notre temps sont clairs. Notre génération a, à son tour, une refondation profonde à accomplir.

C’est parce que nous saurons mener cette reconstruction dans le respect des valeurs de liberté et de fraternité qui font la force de notre peuple que nous pourrons la réussir, conduire chaque Française et chaque Français, à plus de sécurité, plus d’aisance et plus de joie, comme y appelait Henri Fernet, et que nous deviendrons plus puissants et plus unis.

Ensemble, retrouvons le souffle qui permet de déplacer les montagnes et de construire une France nouvelle, la France que nous aimons, la France que nous voulons !

Bon week-end de Pentecôte à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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