Chers Amis,
Quel est le rôle du président de la République ? C’est la vraie question à se poser à trois mois de l’élection présidentielle. Trois jours après les déclarations du chef de l’Etat, un an après l’attaque du Capitole, 18 mois après la crise des Gilets jaunes, l’enjeu est d’autant plus fort que nous savons que la démocratie est menacée. C’est aujourd’hui notre responsabilité collective d’assurer son avenir par notre vote à l’élection présidentielle.
La Constitution de la Vème République est claire. La première fonction du président est de veiller à son respect. L’article 1er l’affirme. La République assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens. Elle respecte toutes les croyances. En affirmant mercredi qu’il avait envie d’emmerder les Français non vaccinés, Emmanuel Macron a trahi sa fonction.
L’utilisation du verbe emmerder est un non-sujet. La référence aux propos de Georges Pompidou en 1966 n’a pas de sens. À l’inverse d’Emmanuel Macron, ce grand président commandait à son administration d’arrêter d’empoisonner la vie de tous les Français. La double faute présidentielle est d’une part d’avoir stigmatisé une partie de nos concitoyens et d’autre part d’avoir attisé la haine de la majorité envers cette minorité. Cette attitude, guidée par des objectifs électoralistes, est indigne d’un chef de l’Etat. Les Français ne disent pas autre chose en jugeant très sévèrement ses déclarations.
Après la crise des Gilets jaunes, Emmanuel Macron n’avait plus le droit à l’erreur. C’est par de mêmes déclarations immatures et arrogantes qu’il avait provoqué leur révolte en 2018, puis la crise des retraites en 2019 et empoisonné la vie de tous les Français pendant la moitié de son quinquennat. Le président de la République doit s’appliquer à lui-même ce qu’il a décrété pour les non vaccinés dans son interview au Parisien mercredi. Selon lui, ceux qui sont irresponsables ne sont plus citoyens ! Ses déclarations irresponsables lui font donc perdre sa qualité de citoyen, ce qui le disqualifie pour prétendre de nouveau à la magistrature suprême.
S’il y a une seule leçon à retenir du fondateur de la Vème République, c’est la conclusion de son discours de Bayeux. « Soyons assez lucides et assez forts pour nous donner et pour observer des règles de vie nationale qui tendent à nous rassembler quand, sans relâche, nous sommes portés à nous diviser contre nous-mêmes ! Toute notre histoire, c’est l’alternance des immenses douleurs d’un peuple dispersé, et des fécondes grandeurs d’une nation libre groupée sous l’égide d’un État fort. »
N’oublions pas qui nous sommes ! Nous sommes les héritiers du combat pour la liberté. Et ce qui unit est plus fort que ce qui nous sépare. C’est parce que la prochaine ou le prochain président de la République saura, après dix ans de fracturation du pays, panser les plaies des divisions actuelles et rassembler notre peuple qu’il lui permettra de reprendre sa marche en avant et de remettre la France sur le chemin du progrès.
Ce qui vaut pour notre nation vaut aussi pour l’Union. Le fait que les Américains et les Russes aient décidé de se passer des Européens pour discuter de la situation de l’Ukraine et, plus largement, de la sécurité du continent, témoigne du déclin diplomatique de l’Union et de ses membres. La Russie discute avec ceux qui peuvent vraiment influencer la situation, comme l’ont reconnu ses dirigeants.
Après dix ans de recul consécutif soit au manque de crédibilité, soit à l’excès d’égo de ses présidents successifs, la France doit retrouver le leadership qu’elle avait su déployer sous Nicolas Sarkozy au service de l’Union. La paix, la démocratie et notre souveraineté sont en jeu !
C’est ce que nous devons tous avoir en tête. Au-delà des contingences immédiates et de l’intendance sanitaire, il est fondamental de placer à la tête de la nation une femme ou un homme focalisé sur les seules priorités essentielles, à savoir l’avenir du pays et celui de ses concitoyens qu’il s’agit, pour reprendre des mots du général de Gaulle, de faire vivre et de développer. Dans cette perspective, la polémique déclenchée par Emmanuel Macron confirme que l’alternance est une impérieuse nécessité !
Bon week-end à tous, dans la confiance, l’espérance et la responsabilité
Amicalement
François
François Vigne
Président de la France en marche