Le Premier ministre a prononcé sa déclaration de politique générale. Il s’agissait en fait d’un catalogue général de mesures, auquel il manquait l’essentiel : une vision, ainsi qu’une définition de la politique gouvernementale en matière de réforme de l’Etat et de redressement des finances publiques.

C’est la première mission et le devoir de l’exécutif. Assurer la bonne gestion de l’Etat, de ses services et de ses finances. Beaucoup de mesures annoncées, qui sont en fait du recyclage de déclarations préalables, sont secondaires ou accessoires. L’essentiel est ailleurs. La grande inconnue reste le financement de toutes ces mesures, alors que le rythme de réduction du déficit a été sérieusement ralenti, au risque de faire exploser la dette à la prochaine crise économique ou financière.

Rien ne sert d’affirmer, comme Edouard Philippe, avoir reçu 5 sur 5 le message de ras-le-bol de fiscal, si le gouvernement continue à laisser filer déficits et dette publiques. Car ce sont les Français qui auront demain à régler la facture.

Les annonces fiscales du Premier ministre le confirment. Ce sont le secteur du bâtiment et du nettoyage qui vont payer les pots cassés de la crise de près de 12 mois que vient de vivre la France. Les Français attendaient que le Premier ministre annonce les modalités de financements des mesures annoncées par le chef de l’Etat en décembre et avril pour tenter de trouver une issue à la crise des Gilets jaunes. Mais Edouard Philippe est resté flou.

Alors qu’il faudrait que les nouvelles dépenses soient financées par des économies pertinentes et bien identifiées, rien n’a été dit sur les réductions de dépenses publiques ou les moyens de les réaliser.

C’est pourtant là qu’il faut agir. L’urgence est réelle. Toute déclaration de politique générale non financée est vide et de nul effet. Après 24 mois de gouvernement, dont une année de crise, il est fondamental que le pouvoir s’attaque enfin aux vrais sujets et à la réforme de l’Etat dans le cadre d’une vision claire et partagée avec les Français.

L’avenir de la France et celui de sa jeunesse en dépendent.

lfm_2016