Chers Amis,

L’attaque de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia confirme que Vladimir Poutine est prêt à tout pour atteindre ses buts de guerre et nous effrayer. Il est pourtant essentiel que nous n’ayons plus peur, après l’immense échec que représente l’invasion de l’Ukraine pour l’Occident et pour le monde. C’est en choisissant la voie du courage que nous assurerons la victoire de la démocratie et de la liberté sur leurs ennemis.

Comme vient de la rappeler le cinéaste ukrainien Sergei Loznitsa, rien de ce qui est en train de se passer ne doit nous étonner. Vladimir Poutine nous avait tout annoncé à l’avance. Nous avions vu, sans rien faire, la barbarie, la cruauté et la haine de ses soldats en Tchétchénie, en Géorgie, dans le Donbass ou en Syrie. Nous constatons aujourd’hui combien nous avons eu tort de nous taire et combien nos chefs ont eu tort de ne rien faire. Nous ne devons pas renouveler cette erreur.

Le cri du président Zelensky jeudi nous engage : « si vous n’avez pas la force de fermer le ciel, alors donnez-moi des avions ! Si vous le ne faites pas maintenant, alors dites-nous combien d’Ukrainien ont besoin d’être tués, combien de mains, de jambes, de têtes ont besoin de s’envoler pour que vous nous entendiez ». Il ne s’agit surtout pas de jouer les va-t-en-guerre, ni de sous-estimer Vladimir Poutine. Mais notre responsabilité est de prendre les moyens de rétablir la paix et de la garantir durablement, en nous appuyant sur les très nombreux Russes qui désapprouvent l’attaque décidée par leur président. C’est pour cela que nous devons considérer avec beaucoup de sérieux l’appel des Ukrainiens à mette en place une zone d’exclusion aérienne au-dessus de leur pays et à les accueillir sans délai au sein de l’Union.

Il est légitime que la Russie veuille assurer sa propre sécurité. Cette revendication ne peut justifier aucune annexion, ni aucune finlandisation de l’Ukraine ou d’aucun autre pays. Elle ne doit pas servir d’alibi à des visées expansionnistes.Nous pouvons, au sein de l’Union ou de l’OTAN, donner des gages à l’exécutif russe. Qui voudrait occuper la Russie ?

En envahissant l’Ukraine, Vladimir Poutine a déclaré la guerre non seulement à son voisin, mais aussi à toute l’Europe et à l’Occident, à nos libertés et à nos démocraties. L’histoire de notre nation démontre que c’est seulement en nous montrant debout et prêts à combattre que nous avons pu assurer ces dernières, jamais en nous soumettant. Dans cette perspective, le rôle du président de la République n’est pas de protéger les Français, ce dont d’ailleurs la crise du Covid a démontré qu’il n’en avait pas les moyens, mais de les préparer et de les aguerrir, en rupture avec ce qu’il a annoncé dans sa déclaration de candidature jeudi. Ne rééditons pas la faute de 1940 ! Si Volodymir Zelensky se contentait de vouloir protéger ses concitoyens, l’Ukraine serait déjà sous domination russe.

Emmanuel Macron a enfin officialisé sa candidature à sa réélection. Il a choisi, dans sa déclaration, de faire l’impasse sur son bilan. Il faut dire que celui-ci est mauvais. Comme l’a rappelé Nicolas Sarkozy cette semaine, «l’Ukraine, où Emmanuel Macron a été dupé par Vladimir Poutine, donne l’occasion de rappeler qu’en Afrique aussi il s’est planté. Comme sur l’Iran, comme sur le Liban… Il n’a toujours été que dans les mots, jamais dans l’action. »  Le fait que la même erreur, concernant l’Ukraine, ait été partagée par d’autres gouvernants n’excuse pas notre président.

Ne nous laissons pas prendre par le discours de ceux qui affirment : on ne change pas un capitaine dans la tempête. Mon expérience démontre qu’il faut changer sans attendre le chef, quelles que soient les circonstances, quand il n’est pas bon. Prétendre qu’un président réélu deviendra meilleur, car dépouillé de l’ambition de redevenir candidat, est tout aussi faux. Les seconds mandats de François Mitterrand et de Jacques Chirac en attestent.

La France a d’immenses défis à relever dans les prochaines années, à commencer par ceux de la paix, de la démocratie, de l’éducation ou de l’intégration. Elle doit en particulier redresser ses finances publiques pour pouvoir financer le sérieux effort militaire nécessaire et prendre les moyens de son indépendance énergétique, alimentaire ou sanitaire. Elle doit aussi accélérer sa transition énergétique, dont le rapport de GIEC publié cette semaine rappelle l’impérieuse nécessité. Ces actions essentielles doivent être menées sur la durée, en sortant de l’urgence qui a dominé le quinquennat s’achevant.

C’est pour cela qu’une alternance est indispensable avec une candidate dont le bilan, dans chacune des fonctions qu’elle a occupées, démontre la solidité. C’est en pensant à nos enfants et nos petits-enfants que nous devons faire ce choix, qui est aussi celui de l’avenir de la France, une France debout, une France respectée, une France libre.

Bon dimanche à tous, dans le soutien à l’Ukraine libre, la sérénité et le courage

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

lfm_2016