Chers Amis,

Le pire n’est jamais sûr, mais il est possible, surtout si on ignore ses signes annonciateurs. La guerre russe contre l’Ukraine le démontre, comme, beaucoup moins dramatiquement, le retour de l’inflation. Ce n’est pas en appelant à un improbable front républicain, en état de mort cérébrale, ou en criant au loup, qu’on évitera à la France l’élection de Marine Le Pen à l’Elysée, mais en faisant triompher, au premier tour de l’élection présidentielle, une véritable alternance démocratique face à l’exécutif actuel.

Comme je l’indiquais la semaine dernière, tout confirme que l’élection de Marine Le Pen à la présidence de la République est désormais une vraie option. Avec un écart limité à 47,5% contre 52,5% pour Emmanuel Macron dans les derniers sondages, nous savons que la marge d’erreur propre à l’exercice rend la victoire de chacun des protagonistes possibles. Surtout, des responsables des principaux instituts de sondage me confirmaient hier qu’ils n’ont pas voulu publier de très récents sondages donnant Marine Le Pen a des scores beaucoup plus élevés au premier tour que les estimations officielles actuelles.

Rien de ceci n’est le fruit du hasard. Le rattrapage du chef de l’Etat par la présidente du Rassemblement national n’est pas lié qu’à la bonne campagne de cette dernière. Si le programme d’Emmanuel Macron ne convainc pas, c’est d’abord parce qu’il est pauvre, ne corrigeant qu’à la marge les erreurs du quinquennat. La force des opposants tient d’abord aux échecs de l’exécutif, en matière de sécurité, d’intégration ou de maîtrise des comptes publics très particulièrement. L’échec présidentiel, s’il intervient, sera aussi le fruit de tous les clivages et antagonismes inutiles provoqués par Emmanuel Macron, qui ont créé un très fort ressentiment. C’est enfin à s’acharnant à faire chuter les candidats les plus solides, susceptibles de faire échouer le projet présidentiel de réélection, que la majorité actuelle et ceux qui la servent ont créé les conditions de la victoire de Marine Le Pen.

Il est d’autant plus important que Valérie Pécresse soit au second tour la candidate des Français, face à Emmanuel Macron, que nous entrons dans une période très complexe. Tout indique que la guerre russe contre l’Ukraine est loin d’être terminée. Nous allons également devoir affronter un nouveau cycle d’inflation, voire de stagflation, dont nous avions perdu l’habitude et qui risque de profondément secouer nos économies. Il y a urgence enfin à reprendre le contrôle de nos finances publiques, après plusieurs années de dérapages incontrôlés et alors que la remontée des taux va peser sur les comptes nationaux.

Nous ne devons pas nous tromper. Après deux quinquennats de destruction, volontaire, mais mal maîtrisée, de notre système politique, mais aussi de nos valeurs et de notre unité nationale, il est urgent de reconstruire. Reconstruire notre système politique d’abord autour de forces démocratiques solides, susceptibles d’exercer successivement le pouvoir au service de la France. Reconstruire notre État de droit et redonner toute leur place à nos valeurs ensuite, à commencer par la liberté. Voir notre nation se faire tancer une nouvelle fois cette semaine, dans le rapport d’Amnesty international, pour dérives autoritaires du fait des restrictions sanitaires et de la mise en place d’une surveillance par drones des manifestations publiques, fait mal.

Il est essentiel enfin de reconstruire notre unité nationale, après deux années de pandémie et un quinquennat pendant lequel le président a préféré opposer et fracturer, plutôt que de rassembler les Français autour d’un projet partagé. Cette unité est nécessaire pour nous permettre d’affronter avec succès les défis nombreux qui sont devant nous. Cette unité fera notre force, comme elle fait celle de l’Ukraine combattante face à l’envahisseur.

Plus que jamais, le moment est venu de nous mobiliser pour permettre à notre pays de choisir le bon côté de l’histoire et d’offrir à nos enfants et petits-enfants le futur qu’ils méritent. Ensemble, faisons le choix de l’avenir, du bien commun de la liberté et de France !

Bon week-end à tous dans le discernement, l’espérance et l’action

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

 

lfm_2016