Chers Amis,
Il n’y a pas de démocratie sans électeurs, pas plus qu’il n’y a de République sans citoyens. Après la désertion des urnes lors de l’élection présidentielle, la très forte abstention annoncée pour les législatives à venir confirme l’ampleur du défi. La reconstruction de notre démocratie et de notre vie politique est une nécessité urgente.
Selon les derniers sondages, 52% des Français entendent ne pas aller voter au 1er tour des élections législatives. La proportion est encore plus forte chez les jeunes, dont la participation devrait être deux fois inférieure à celle des plus de 70 ans. Ce désengagement massif des électeurs est à mettre en relation avec leur fort mécontentement vis-à-vis de la composition du gouvernement. Une semaine après son annonce, 58% de nos concitoyens s’en disent insatisfaits ! Et 65% d’entre eux considèrent qu’il ne sera pas efficace pour répondre aux problèmes du pays.
Cette défiance est d’autant plus préoccupante que la crise économique, dans laquelle notre pays s’apprête à rentrer avec le reste des pays occidentaux, va nécessiter un fort engagement de la population. Comme l’a rappelé la Commission européenne mardi dernier, le niveau record de la dette publique française laisse apparaître des risques très élevés pour sa soutenabilité. Du fait de la politique qu’il a menée jusqu’à présent, l’exécutif ne dispose plus d’aucune marge de manœuvre.
Dans ces conditions, les réformes sont encore indispensables, à commencer par celle des retraites, sur laquelle Emmanuel Macron et son gouvernement semblent toujours aussi velléitaires, et celle de l’enseignement, pour laquelle la Commission les appelle à adapter les ressources et méthodes aux besoins des élèves et écoles défavorisés, ainsi qu’à améliorer les conditions de travail et formation continue des enseignants.
Le désengagement électoral des Français n’est pas inéluctable. Il est le résultat d’une stratégie et d’un discours. La démolition systématique de la droite et de la gauche de gouvernement par le chef de l’Etat et ses soutiens laisse orphelins beaucoup de Français, qui ne partagent pas les orientations du parti présidentiel, du RN ou de la Nupes. Les électeurs ne se retrouvent pas non plus dans les omissions et contre-vérités de l’exécutif. La tactique du profil bas adopté par Emmanuel Macron pour les élections ne trompe personne. Au contraire, elle inquiète sur ses intentions réelles pour l’avenir. C’est aussi l’incapacité du pouvoir à tenir ses promesses et à dire la vérité qui est sanctionnée. Comment accepter que la Cour des comptes soit obligée, pour la deuxième année consécutive, de refuser de certifier les comptes de la Sécurité sociale parce qu’ils manquent de sincérité ?
C’est tout cela que nous voulons changer. Nous plaçons la revitalisation de la démocratie française au centre de nos priorités. Nous voulons que l’ensemble de notre peuple se réapproprie la République, qu’il retrouve confiance et recommence à croire en son avenir commun. Cela suppose de lui tenir un langage de vérité, de renoncer aux pratiques politiciennes du passé au nom desquelles Damien Abad est maintenue au gouvernement, et de mettre en œuvre, avec ténacité et courage, les réformes prioritaires dont le pays et l’Union européenne ont besoin.
C’est notre priorité et notre engagement. Ensemble, si nous le voulons, nous pouvons construire une France plus forte et offrir un avenir meilleur à nos enfants et petits-enfants.
Je souhaite à chacune et à chacun de vous un très bon week-end, avec une pensée très particulière pour toutes les Mamans que nous fêterons dimanche.
Amicalement
François
François Vigne
Président de la France en marche