Chers Amis,
Ce qui devait se produire est arrivé. La crise politique actuelle était écrite. Elle est la conséquence directe de la constitution par Emmanuel Macron d’un parti central par destruction des gauche et droite républicaines. C’est pour éviter l’arrivée au pouvoir du RN en 2027 que la droite républicaine doit refuser toute alliance avec le bloc présidentiel et devenir la force de l’alternance pour les prochaines échéances nationales.
La stratégie présidentielle de mise en place d’un groupe central nous mène droit dans le mur. Elle est incompatible avec le régime semi-présidentiel institué par la Vème République. Il implique la possibilité d’une alternance entre une majorité de droite ou de gauche républicaine, autour d’un homme ou d’une femme élu président qu’elle soutient. En privant les électeurs de cette possibilité, le projet macro-bayrouiste de bloc central conduirait inévitablement à l’accession au pouvoir de la gauche ou de la droite extrêmes.
C’est notre responsabilité commune de l’éviter. Emmanuel Macron n’a pas agi en ce sens en tentant, lors de son intervention mercredi soir, de transmettre le mistigri aux Républicains et de leur mettre la pression. Ce n’est pas digne de sa fonction.
Le vote des Français des deux week-ends derniers n’est pas un accident. Il est le fruit de leur volonté, après cinq années de présidence Macron. S’ils ont préféré ne pas porter Marine Le Pen à leur tête, ils ont aussi voulu mettre un terme aux dérives du dernier quinquennat. Ils sont d’ailleurs 70% à considérer que la responsabilité de la crise politique actuelle incombe au seul chef d’Etat. Et ils sont 64% à se déclarer satisfaits du résultat des élections de dimanche dernier afin de mettre un terme à l’hyper–présidentialisation récente.
Mais la situation actuelle est préjudiciable à l’intérêt de la France et à celui de notre peuple. Voilà plus de six mois que notre pays n’est plus gouverné et que le gouvernement expédie les affaires courantes. Les défis sont pourtant immenses, à commencer par ceux du rétablissement de la paix en Europe, du redressement de nos finances publiques et de la gestion de la récession qui arrive. Il est urgent de se mettre au travail !
Il faut aussi entreprendre la reconstruction de nos institutions. Le général de Gaulle le soulignait dans son discours de Bayeux du 16 juin 1946, en citant le sage Solon. Il n’y a de bonne constitution qu’adaptée à un peuple et à une époque. La Vème République, telle qu’elle a été dévoyée par des réformes irréfléchies, comme celle du quinquennat, et gangrénée par les pratiques que nous connaissons, ne fonctionne plus.
Il est aussi confirmé qu’il fut une erreur, il y a 10 ans, d’institutionnaliser, sans réflexion de fond, la dévolution de la présidence de la commission des finances au groupe parlementaire le plus représenté à l’Assemblée. C’est d’une constitution renouvelée dont la France a besoin, qui retrouve l’efficacité de la Vème République initiale, tout en renforçant les contrepouvoirs, en particulier législatif et judiciaire, qui nous ont tant fait défaut depuis 5 ans.
La refondation de l’Union européenne est tout aussi indispensable. Je me réjouis qu’elle ait avalisé jeudi la candidature de l’Ukraine, ainsi que celle de la Moldavie. Mais ce nouvel élargissement, s’il intervient, impliquera une profonde refonte des institutions européennes afin d’assurer leur efficacité. Cette refonte est déjà nécessaire, au regard des dysfonctionnements actuels. C’est pour cela qu’il faut l’entreprendre sans attendre.
Nous le voyons. Le travail est immense. C’est une raison supplémentaire de nous engager. Nous devons quitter notre zone de confort pour nous impliquer ensemble dans la reconstruction de la France au service de ses enfants et petits-enfants, une France debout, une France vivante, une France libre !
Bon week-end à tous, dans la détermination, la solidarité avec le peuple ukrainien et l’Espérance
Amicalement
François
François Vigne
Président de la France en marche