Chers Amis,

Les grandes nations le sont pour l’avoir voulu. Cela suppose pour la France de retrouver la maîtrise de ses finances publiques. Le projet de budget présenté lundi dernier confirme que l’exécutif a abdiqué toute ambition. Les crises qui se succèdent démentent pourtant les zélotes des arbres qui devaient monter jusqu’au ciel ou de l’argent magique. Et la débâcle britannique démontre que notre faiblesse financière nous place à la merci des marchés. C’est pour cela qu’il est urgent de mettre fin à la fuite en avant et de reprendre notre destin en main.

Le projet de budget présenté lundi dernier s’inscrit dans la continuité des précédents. Il fait le choix de la facilité au détriment des générations futures. Il est également placé sous le sceau de l’insincérité. Selon les propres analyses du Haut conseil des finances publiques, la croissance est surestimée et certaines dépenses sous-estimées, à commencer par la charge de la dette, dont les taux d’intérêt remontent à vive allure. Comme le juge au surplus le Haut-Conseil, « la trajectoire de finances publiques présentée par le gouvernement est peu ambitieuse, notamment au regard des engagements européens de la France » …

Il est temps de fixer un cap. Il ne s’agit pas de pratiquer un budget d’austérité qui amplifierait la récession à venir. Mais il est totalement incohérent d’annoncer une réforme des retraites tout en recrutant 10 764 fonctionnaires supplémentaires. Ce seront autant de nouvelles pensions à financer  ! Or, les administrations publiques ne manquent pas d’effectif, mais de management et de formation pour faciliter les reconversions internes !

Il y a des urgences supérieures à traiter. Le déficit commercial devrait atteindre 156 milliards d’euros cette année et 154 milliards en 2023, contre 85 milliards en 2021 ! La hausse de la facture énergétique et la dépréciation de l’euro par rapport au dollar expliquent en partie cette explosion. Mais elle trouve d’abord sa source dans la baisse de la productivité des Français depuis 2004. Selon le rapport du Conseil d’analyse économique publiée jeudi 29 septembre, elle a coûté 5,8 points de PIB cumulés depuis 20 ans et 140 milliards d’euros en 2019, soit 65 milliards de recettes fiscales manquantes ou la totalité du budget annuel de l’Éducation nationale et du service de la dette la même année… Cette baisse de productivité a pour cause principale l’affaiblissement du système éducatif français et la perte de compétence qui en résulte.

Il faut redresser la barre. C’est le devoir de l’exécutif. Il tente de faire diversion de ses échecs sur l’éducation, notre système énergétique et électrique, ainsi que la sécurité intérieure, en braquant le projecteur sur une réforme des retraites mal emmanchée et au calendrier inapproprié. Mais il est urgent de revenir aux vraies priorités. La responsabilité du pouvoir est aussi d’éviter les dérives qui menacent la cohésion de notre société.

La nouvelle tentative de la Commission européenne d’imposer une campagne de publicité promouvant le port du voile islamique méritait une réaction forte des autorités françaises. Cette réponse était d’autant plus nécessaire que des femmes risquent aujourd’hui leur vie, en Iran ou en Afghanistan, pour gagner la liberté de ne pas le porter. Il est également instructif de voir les juges turcs se servir de la loi locale censée combattre les attaques haineuses pour museler les opposants au régime. Cela confirme que la loi Avia, votée en 2020 la majorité présidentielle et même partiellement censurée par le conseil constitutionnel, reste une menace pour notre démocratie et nos libertés.

Contrairement à ce que prétendent certains, il ne sera pas difficile de mieux gouverner notre pays. Il sera pour cela indispensable de se concentrer sur quelques priorités claires, d’éviter les effets de mode et de n’agir que pour le seul service de la France, sans autre ambition individuelle ou clanique. Cela suppose de parvenir au pouvoir, ce qui s’annonce plus complexe, mais qui est possible, comme l’histoire le démontre, avec la mobilisation de chacun.

Ensemble, si nous le voulons, nous pouvons remettre la France sur le chemin du progrès et offrir à nos enfants et petits-enfants un avenir meilleur.

Bon week-end à tous, en communion avec nos frères ukrainiens

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

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