Chers Amis,
La fin de l’espoir est le commencement de la mort. C’est pour cela qu’il faut donner une perspective aux Français. Après trois années marquées par la succession des crises sanitaire, énergétique et maintenant économique, ainsi que la guerre russe contre l’Ukraine, ils sont fatigués, souvent en colère, comme en témoignent les sondages. Dans ce contexte, il est urgent de les rassembler autour d’un projet fédérateur et de leur offrir une nouvelle espérance.
La lecture des derniers sondages est très instructive. Ils dessinent le portrait d’une France sous tension et profondément constatée. 94% des Français sont mécontents ou en colère. Ils appellent à plus de démocratie., mais souhaitent aussi un homme fort pour remettre le pays en ordre. Ils condamnent le racisme, mais considèrent qu’il y a trop d’étrangers en France. Ils estiment enfin vivre dans une société violente et aspirent à plus de consensus et à l’écoute des oppositions dans le domaine politique.
Au-delà de leurs paradoxes, les Français sont en attente d’une nouvelle unité et d’une plus grande bienveillance, au plus haut niveau de l’Etat. Même les députés LFI l’ont compris. Ils ont décidé, depuis quelques jours, de cesser leurs invectives et d’adopter une posture plus constructive, afin d’éviter la fuite de leurs électeurs vers le RN. C’est à ce rassemblement et à cette plus grande sérénité nationale que nous voulons œuvrer. Les conséquences désastreuses de la grève des raffineurs en cours démontrent l’urgence d’un dialogue social apaisé, sans instrumentalisation politique.
Ce qui est vrai pour la France l’est aussi pour l’Europe. Les différentes crises que nous traversons depuis trois ans ont illustré ses divisions. Elle reste gouvernée par la défense des intérêts nationaux, comme le sont l’ensemble des relations internationales. La toute récente décision de l’Allemagne, accompagnée de douze pays européens, de mettre en place un bouclier antimissile sans la France en témoigne. Cela montre les limites de l’Union. Elle ne deviendra plus forte que si nous savons faire converger nos intérêts au service du bien commun.
Reconnaissons nos différences. Transformons-les en atouts. J’en suis convaincu, nous pouvons, nous, citoyens de notre grand et beau pays, nous, membres de l’Europe, sortir plus forts des épreuves actuelles si nous en tirons les enseignements.
En tirer les enseignements, c’est d’abord et surtout s’attaquer aux vrais problèmes qui sont les nôtres et aux défis que nous devons relever. Le premier est celui du redressement des finances publiques. Comme l’a relevé le FMI dans le moniteur des finances publiques paru mercredi, la dette de la France va continuer à gonfler dans les prochaines années pour atteindre 118,5% du PIB en 2028. L’écart continuera à se creuser avec l’Allemagne, dont la dette publique ne dépassera pas 60% à la même date, ainsi qu’avec nos autres voisins engagés dans des trajectoires d’assainissement. Il est urgent d’inverser la vapeur.
La tornade financière qui frappe le Royaume-Uni depuis 15 jours doit nous servir d’alerte. Les marchés peuvent soudainement perdre confiance dans un grand pays qu’ils avaient soutenu jusqu’alors, lorsqu’ils estiment que les bornes sont dépassées. L’aventurisme budgétaire actuel nous expose à ce risque à brève échange. Le temps est largement venu de reprendre la maîtrise de la situation.
Sortir plus fort de la crise actuelle suppose aussi de retrouver la cohérence et la colonne vertébrale qui fondent la légitimité de tout pouvoir. La lutte contre l’islamisme en est un terrain d’application évident. Le clientélisme politique ne doit plus justifier la timidité de nos gouvernants face aux menées islamistes dans les écoles, ainsi que les lieux publics, ni leur faible soutien aux femmes iraniennes qui se libèrent du voile. De même, le ministre de l’Education nationale doit retrouver sa voix pour soutenir les professeurs face aux agressions dont ils sont l’objet, comme cela a été le cas à Thann, dans le Haut-Rhin, il y a quelques jours. C’est parce que ses responsables seront clairs, sûrs de leurs valeurs et cohérents que notre pays retrouvera son unité et que les personnes immigrées pourront s’y intégrer.
Comme l’a dit Churchill, nous ne sommes pas là pour maudire les ténèbres, mais pour allumer une flamme. Notre époque exige de l’imagination, de l’action, du courage et de l’espérance. C’est notre responsabilité commune d’affronter les défis du présent et de préparer l’avenir. Nous en avons tous les moyens. D’autres générations l’on fait. Nous pouvons et devons réussir mieux encore.
Bon week-end à tous, en communion avec les Ukrainiens et les Iraniens qui luttent pour la liberté
Amicalement
François
François Vigne
Président de la France en marche