Chers Amis,
Je veux d’abord rendre hommage à Lola et m’associer à la douleur de sa famille. Rien ne peut justifier la mort d’un enfant, encore moins les sévices qu’elle a subis. Au-delà des polémiques des derniers jours, son assassinat est un terrible échec pour notre nation entière. Nous devons faire le nécessaire pour que de tels actes ne puissent jamais se reproduire. Car c’est pour nos enfants que nous voulons et devons construire ensemble une France et un monde meilleurs.
La famille de Lola a eu raison d’appeler tous les acteurs politiques à la décence et au respect de leur douleur. Mais le recueillement n’exclut pas l’action. Nous devons toujours mieux former encore les enfants à la vigilance face aux pervers et aux monstres. Il faut aussi éduquer chacun au respect de la personne et du corps de l’autre. L’Etat doit enfin assurer la protection de tous et faire respecter les lois de la République. Seules 6% des obligations de quitter le territoire ont été suivies d’effets en 2021 contre 13% en 2017… L’argument de la mauvaise volonté des États d’origine n’est pas pertinent. Nous pouvons, si nécessaire, interdire l’entrée des ressortissants de ces pays sur le territoire français. Pour ne pas être inutile, le calvaire de Lola doit susciter une réaction rapide de l’exécutif. Ce sera la meilleure façon de lui rendre hommage.
Agir pour nos enfants suppose aussi de ne pas obérer leur avenir. Les Français en ont conscience. 79% s’inquiètent des niveaux de déficits et dettes publiques actuels. Ils considèrent que le gouvernement continue à dépenser beaucoup trop et que le budget 2023 reste placé sous le sceau du quoi qu’il en coûte présidentiel. C’est pour cela que 57% d’entre eux souhaitent que l’exécutif s’attaque à la réduction des déficits et dettes publics dès 2023 et que le projet de budget soit corrigé en ce sens. Dans ce domaine également, il est urgent que le pouvoir mette fin aux dérives et reprenne la situation en main.
Reprendre la maîtrise de la situation et préparer l’avenir proche, c’est aussi mettre un terme à la grève en cours dans les centrales nucléaires françaises. Comme l’a indiqué RTE il y a trois jours, ce conflit aura, s’il se poursuit, de lourdes conséquences pour l’approvisionnement d’électricité en France durant l’hiver. Il est hallucinant que l’exécutif fasse preuve d’un pareil immobilisme sur le sujet, alors qu’il exerce la tutelle directe d’EDF. Même si la grève des raffineries Total a été très désagréable pour beaucoup d’entre nous, celle des employés des centrales nucléaires est susceptible d’avoir des effets autrement plus redoutables pour la vie des Français, ainsi que l’avenir de notre appareil productif. Car la crise électrique menace la profitabilité et la survie de beaucoup d’entreprises. C’est pour cela qu’il est plus que temps d’agir.
La profitabilité des entreprises françaises est non seulement menacée par la crise énergétique, mais aussi par l’effondrement de leur productivité. Différentes études, dont celle du Conseil d’analyse économique qui vient d’être rendue publique, démontrent que cette chute trouve sa source dans la déqualification des Français et la baisse de leur niveau, notamment dans les matières scientifiques. Pour assurer la prospérité de notre pays, il est urgent d’inverser la vapeur en réalisant enfin la refondation du système éducatif national.
Tout le confirme et converge. L’Etat est devenu le problème de la France. Tout ce qu’il gère est aujourd’hui en crise. Ses dirigeants ont réussi le tour de force de nous faire perdre notre indépendance alimentaire, électrique et médicale. Plutôt que de passer leur temps à réglementer un secteur privé, qui n’a pas besoin d’eux, il leur revient désormais de consacrer leurs efforts au redressement de l’Etat et des administrations. Leur responsabilité est là.
Elle est aussi de soutenir l’Ukraine face à l’invasion russe. Les événements des dix dernières années ont donné tort à ceux qui appellent encore à ménager l’agresseur. Comme l’a rappelé Raphaël Glucksmann il y a dix jours, le moment est venu de dire que nous ne payons pas aujourd’hui le prix de la survie de l’Ukraine, mais le prix de notre propre liberté. Nous n’avons plus le droit de faire comme si cette guerre n’était pas aussi la nôtre. Il en va de la liberté et de l’avenir de nos enfants et petits-enfants.
N’oublions pas qui nous sommes. Nous sommes les héritiers du combat français pour l’indépendance, pour la grandeur et pour la liberté. C’est en restant guidés par ces idéaux, qui ont éclairé le monde, et unis que nous serons dignes de tous ceux qui nous ont précédés et offrirons à nos descendants le futur qu’ils méritent.
Bon week-end à tous, en communion avec les combattants de la dignité de l’homme et de la liberté
Amicalement
François
François Vigne
Président de la France en marche