Chers Amis,

L’avenir de la France est entre nos mains. Nous payons aujourd’hui les conséquences de nos renoncements et de nos petits accommodements passés. Notre déficit de production électrique, l’effondrement de notre système scolaire ou la crise de notre appareil de santé en sont l’exemple quotidien. Il serait stupide de répéter ces erreurs. C’est pour cela que nous devons nous opposer au projet du ministre de l’Education nationale. Contre le nivellement proposé, faisons le choix du redressement !

Pap Ndiaye a confirmé les intentions exprimées dans sa tribune au Monde du 22 décembre 2022. Il compte en particulier imposer des contraintes d’affectation à l’enseignement libre, en contradiction avec ce que les Français avaient obtenu lors de la bataille pour l’école libre de 1983-1984. Le ministère met en avant un objectif de mixité sociale. L’intention réelle est d’abaisser le niveau des meilleurs établissements privés, comme l’exécutif l’a déjà fait pour les lycées publics, à Louis-le-Grand ou Henri IV en particulier. La réussite de l’école libre dérange les dirigeants de l’Education nationale, car elle met en évidence leurs erreurs et les failles de l’enseignement public.

Les Français méritent mieux. Ils se sont battus en 1984 pour garantir la liberté de l’enseignement. Ce n’est pas pour que l’exécutif actuel la batte en brèche. Contrairement à ce qu’avait déclaré Emmanuel Macron en 2020, nous ne nous sommes pas « trop habitués à vivre dans une société d’individus libres ». C’est cette liberté qui fait notre grandeur et notre force. Il nous revient de la défendre.

Le nivellement ne favorisera pas l’égalité des chances, comme en attestent les résultats des 40 dernières années. La seule façon de l’assurer est de porter au meilleur niveau l’ensemble des établissements scolaires de France, y compris dans les zones territoriales les moins favorisées.

L’objectif de mixité sociale ne doit pas être poursuivi aux dépens des élèves. C’est à la politique d’aménagement du territoire et urbaine de l’assurer. L’étude de l’INSEE publiée jeudi confirme que la mixité sociale a reculé dans les grandes villes, à commencer par Paris, depuis le début du siècle. C’est là que l’exécutif, et non contre les élèves, doit porter le combat. Il est donc fondamental que le ministre de l’Education nationale renonce à ses funestes projets.

Il le faut d’autant plus que le redressement de notre système scolaire est possible. Notre peuple y est parvenu par le passé. Plusieurs pays l’ont récemment réussi. C’est d’abord une question de volonté. Le succès supposera aussi de passer du stade du discours à celui de la mise en œuvre efficace d’une telle politique de relèvement.

Ce qui est vrai pour l’enseignement vaut aussi pour le reste de l’action de l’Etat, défaillant dans la mise en œuvre des services publics, comme dans la gestion des crises, ainsi que l’ont démontré les trois dernières années. La reconstruction de l’Etat est nécessaire pour assurer l’unité nationale, rétablir notre souveraineté et reconstituer la compétitivité qui conditionne notre prospérité. Ce redressement est indispensable. Il est d’une tout autre ampleur et d’une tout autre importance que la réforme des retraites que le gouvernement vient d’annoncer.

Je reste très surpris des conditions et du calendrier de son lancement. Pourquoi l’exécutif n’a-t-il pas pris le temps de l’expliquer auprès des Français et d’éviter que 80% d’entre eux s’y opposent ? Pourquoi n’a-t-il pas créé l’espace de négociation nécessaire avec les syndicats ? Pourquoi le président de la République continue-t-il à donner le sentiment que c’est plus la volonté d’asseoir son image de réformateur que l’intérêt des Français qui lui sert de guide.

Il serait profondément dommageable que ces erreurs bloquent le pays et fassent de nouveau échouer le projet de réforme, alors que celui-ci ne rétablira l’équilibre financier du régime des retraites que jusqu’en 2030 La vraie réforme des retraites, qui garantira leur avenir, impliquera de moduler l’âge de départ en fonction de l’équilibre démographique et de reconstruire la politique de la famille et de la natalité sapée par les gouvernements, qui se sont succédé depuis 2012.

Chers Amis, c’est à nous tous qu’il revient d’assurer le redressement et l’avenir de la France. Il suppose une tout autre politique et un changement de méthode. Dans l’intervalle, nous devons tout mettre en ouvre pour éviter que notre pays continue à prendre du retard et que de nouvelles atteintes soient portées à ce qui fait sa force. Il nous appartiendra ensuite de l’entraîner sur le chemin de la reconstruction, de l’effort et de la grandeur, celui qui le portera vers de nouveaux sommets.

Bon week-end à tous, dans la détermination, la fraternité et l’espérance

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

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