Chers Amis,

La démocratie, comme la liberté, est un combat. Elle peut être menacée de l’extérieur, comme dans les territoires occupés d’Ukraine. Elle peut l’être de l’intérieur, en particulier quand le lien avec les citoyens s’est distendu. Les générations qui nous ont précédés n’ont pas allumer la lampe de la liberté pour que nous la mettions sous le boisseau ! C’est au contraire notre responsabilité de la faire briller pour tous, en France, en Europe et, au-delà, dans le monde.

Il est pratiquement certain que la réforme des retraites sera adoptée. Les Français y sont résignés, malgré leur opposition confirmée au texte gouvernemental. Mais la façon dont cette réforme, nécessaire, aura été menée laissera des traces profondes dans notre société. Le problème n’est pas qu’elle soit imposée par les marchés et nos voisins européens, compte tenu de l’accumulation de nos déficits et de notre dette publique.

Mais les Français retiendront majoritairement de cet épisode la conviction que le pays est gouverné par une élite bureaucratique, prétendant mieux savoir qu’eux ce qui est bon pour la France. Il en fut de même lors du referendum, foulé aux pieds, du 29 mai 2005 sur l’Europe, avec les conséquences que nous connaissons sur la dissolution du sentiment européen.

Les sondages sont clairs. Le seul gagnant du champ de bataille parlementaire est le Rassemblement national. Il le sera aussi du prochain débat parlementaire relatif au projet de loi sur l’immigration. Loin de nous éloigner de la menace Marine Le Pen, le jeu tactique présidentiel prépare le chemin de son élection.

La réforme est pourtant possible, comme le montre l’accord sur le partage de la valeur, signé il y a quelques jours, entre le patronat et les syndicaux. Le sujet était plus facile, mais l’accord confirme que le dialogue social peut fonctionner, dès lors qu’on le souhaite et que les moyens en sont pris. L’intérêt de tous les Français est là !

Il faut exercer la même vigilance à l’égard de la protection des libertés publiques. Nous devons en particulier nous opposer à l’introduction, à titre expérimental, de l’utilisation de la vidéosurveillance automatisée pour la sécurité de manifestations sportives, récréatives ou culturelles. Elle figure dans le projet de loi relatif aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024, qui sera soumis au Parlement à partir de début mars. Son utilisation par la Chine dans le cadre de la politique 0 Covid a pourtant montré le péril qu’elle représentait pour nos libertés individuelles et publiques.

L’expérience des mêmes années Covid l’a confirmé. Nous ne pouvons pas faire confiance aux autorités publiques françaises, quand le pays est mal gouverné, pour respecter ces libertés et les principes fondamentaux de notre droit. Nous le savons également. Même quand le bilan d’utilisation est défavorable, ce qui est présenté comme expérimental est souvent le quotidien de demain.

Le rapport, publié mardi, du panel indépendant sur le fiasco des violences au stade de France lors de la finale de la Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid le 28 mai 2022, en atteste enfin. Le ministre de l’Interieur actuel n’est défenseur ni de la liberté, ni de la vérité. Lui confier les rênes de la vidéosurveillance automatisée serait fou.

Je le crois profondément. C’est en rassemblant le pays, en entretenant les valeurs qui fondent son identité et en offrant aux Français une vision mobilisatrice que nous quitterons la voie de l’appauvrissement et replacerons la France sur la route, qui mène vers de nouveaux sommets, dans la liberté, la fraternité et l’unité. Ensemble, construisons le pays et l’Europe que nous voulons.

Bon week-end à tous, dans la liberté, l’unité et la détermination

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

lfm_2016