Chers Amis?

Il est temps de s’occuper de la France. Elle ne va pas très bien. Et ce n’est pas le cirque politique actuel qui peut nous consoler. Acceptons-nous tels que nous sommes. Acceptons notre époque avec ses faiblesses, ses difficultés, ses risques, mais aussi ses immenses opportunités. Nous avons à assurer l’avenir de notre pays, à permettre à chaque Française et à chaque Français de bénéficier de meilleures conditions de vie, ainsi qu’à garantir la paix en Europe d’abord, mais aussi en Afrique, au Proche et Moyen-Orient, ainsi qu’en Asie. Tout ceci est notre portée, mais encore faut-il nous en donner les moyens. C’est ce qui est en jeu aujourd’hui.

Quel que soit l’angle de vue, la France est en recul. La perte de notre indépendance électrique, celle de notre souveraineté alimentaire, l’explosion de notre déficit commercial à 164 milliards d’euros en 2022 ou l’effondrement de notre natalité à son plus bas niveau en sont les marques les plus visibles. Mais le phénomène est général. Notre rétrogradation du 4ème au 7ème rang mondial en termes de PIB, et même au 26ème en matière de PIB par habitant, ou l’écart de 15% qui nous sépare de l’Allemagne en termes de richesse par habitant l’illustrent factuellement.

La paupérisation des services publics en est un autre témoignage, avec les dysfonctionnements des systèmes d’éducation, de santé, de transport, de police et de justice que nous subissons tous. Pourtant, la dépense publique, les prélèvements obligatoires et le déficit budgétaire culminent à des sommets de 57%, 47% et 5% respectivement, tandis que notre dette publique, de désormais plus de 3000 milliards d’euros, n’a jamais été aussi élevée.

C’est le nœud du problème. L’effondrement de l’Etat est au cœur du déclin français. Dans cette perspective, le président de la République a raison de souhaiter une réforme des institutions. Mais ce qu’il a en tête ne répond pas à la crise actuelle. La France n’a pas besoin de nouvelles mesures cosmétiques, ni de conventions qui n’ont de citoyennes que le nom. Elle a besoin d’une opération majeure de redressement de l’Etat, qui suppose aussi une remise à plat de ses institutions.

Le souhait présidentiel d’une généralisation du Service national universel est une tout aussi mauvaise idée. Le service militaire avait beaucoup de mérites. Il avait pour objectif de donner à la France des soldats, sa contribution à l’unité nationale étant secondaire. Jacques Chirac a supprimé le service militaire en constatant que les Français n’étaient plus prêts à perdre de conscrit en cas de conflit. 15 jours de mobilisation ne suffiront jamais à former un soldat, je parle d’expérience. Et ce n’est pas non plus avec 15 jours de SNU qu’on restaurera la cohésion sociale mal à point. Plutôt que de gaspiller beaucoup de deniers publics pour de mauvais motifs, il sera beaucoup plus utile d’utiliser les sommes correspondantes pour financer le relèvement de l’Education nationale.

Tout le démontre. Il faut mettre fin à la dérive ultra présidentialiste actuelle. Dans la version originelle de la Vème République, les pouvoirs du chef de l’Etat avaient pour contrepartie une pleine responsabilité de leur titulaire, que ce dernier n’hésitait pas à mettre en jeu. Les opposants au projet de réforme des retraites ont raison sur ce point. Dans la situation actuelle, face à l’opinion majoritairement négative des Français, le général de Gaulle aurait fait le choix du référendum pour conforter et régénérer sa légitimité. Emmanuel Macron n’en a pas le courage. Il ne devrait pourtant pas hésiter, s’il croit vraiment au projet. L’argument de la porte ouverte à Marine Le Pen en cas d’échec n’est pas recevable. Des risques équivalents existaient chaque fois que Charles de Gaulle a soumis ses propositions au choix des Français.

C’est également la responsabilité de l’exécutif de le dire à ses concitoyens. Il va falloir travailler plus, et pas seulement plus longtemps. Nous n’avons pas d’autre solution, si nous voulons redresser notre système éducatif au bénéfice de nos enfants, si nous voulons remettre à niveau notre système de santé, si nous voulons donner à la police, à la justice et aux services pénitentiaires les moyens de fonctionner, si nous voulons reconstituer nos stocks de munition et donner aux armées les outils indispensables pour assurer notre sécurité et notre paix, si nous voulons reconstruire notre souveraineté alimentaire et si nous voulons assurer notre indépendance numérique. Tout ceci suppose aussi de mettre fin à l’illusion de l’argent magique. Il n’y aurait aucune cohérence sinon.

L’effort peut paraître important. Je n’ai pas de doute qu’il rendra les Françaises et les Français plus heureux. Sans lui, nous resterons un pays à la traîne, oscillant entre amertume et jalousie. Au contraire, en réussissant ensemble ce grand projet de redressement national et européen, nous replacerons la France sur le chemin des sommets et permettrons à son peuple de retrouver son espérance. Là est notre ambition. Là est notre dessein. Unis, offrons à notre pays l’avenir qu’il mérite !

Bon week-end et bonnes fêtes à toutes les Grand- Mères dimanche, en communion avec nos frères et sœurs ukrainiens

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

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