Chers Amis,
Nous sommes sur la corde raide. L’incident du drone américain montre que l’embrasement est possible à tout instant. Nous faisons face à des empires tentant de reconquérir leurpuissance passée. La situation n’est pas meilleure sur le plan financier. La faillite de SVB et les tensions persistantes sur Crédit Suisse où First Republic illustrent la fébrilité des acteurs, ainsi que leurs interrogations sur la robustesse du système bancaire. Dans ce contexte, il est urgent de consolider notre démocratie pour lui permettre de relever les défis à venir. Les derniers épisodes de la réforme des retraites ne vont pas dans ce sens.
Le fiasco gouvernemental est grave. Après plusieurs semaines de discussions parlementaires, l’opposition des Français est plus forte que jamais. En se laissant acculer à l’emploi du 49-3, l’exécutif est allé à l’encontre de la volonté de quatre citoyens sur cinq. Il n’est pas étonnant, dans ces conditions, que 71% d’entre eux souhaitent la démission du gouvernement et que leur confiance dans les institutions soit au plus bas. Selon le dernier baromètre du Cevipof publié cette semaine, près des deux tiers des Français, soit plus de 10% qu’il y a deux ans, considèrent que notre démocratie fonctionne mal, contre moins de 40 % des Allemands et 58% des Italiens.
La défaite du pouvoir sur les retraites est son deuxième échec de la semaine. Il survient après la rebuffade subie mardi pour son projet de suppression de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. L’assouplissement des règles de sécurité ne doit pas constituer la principale réponse à la crise de production qu’ont causée 10 années d’errance nucléaire.
Les différents épisodes des derniers jours l’ont montré. L’heure n’est plus à biaiser, ni à pratiquer de petits arrangements. On ne gouverne pas un pays de la même façon avec ou sans majorité. La crise actuelle le prouve. Le proposition de grande force centrale défendue par l’équipe au pouvoir est incompatible avec les règles de fonctionnement de la Vème République, qui suppose l’existence d’un bloc de droite et d’un bloc de gauche républicains susceptibles d’alterner.
Les émeutes des deux derniers soirs en témoignent. Le projet Macron-Bayrouyen nous ramène au désordre et à la chienlit, dont les constituants de 1958 avaient réussi à nous extirper. La fuite en avant n’est pas une option. Le chef de l’Etat doit ternir compte du fait qu’il ne dispose plus que d’une faible légitimité. Il est urgent de reconstruire la confiance des Français en retrouvant le sens de l’Etat et celui du respect des différentes parties prenantes.
Ne laissons pas non plus l’exécutif tenter de compenser ses échecs politiques par une glissade sociétale. Nous constaterons sinon dans 25 ou 30 ans l’ensemble des dégâts causés par de tels renoncements et leurs nombreuses victimes. L’édifice bâti par les générations qui nous ont précédés mérite mieux qu’une destruction accélérée profitant de la passivité et de la complaisance d’une population anesthésiée. C’est de la vie et de la mort des Français qu’il s’agit ! Le nivellement ne peut pas constituer l’horizon national. Nous devons au contraire prendre collectivement le chemin qui monte.
C’est d’autant plus nécessaire que l’unité nationale est la meilleure réponse aux défis du moment. C’est parce que les Français retrouveront la volonté d’aller ensemble de l’avant au service d’un projet partagé que nous pourrons réaliser les réformes nécessaires et affronter avec succès les menaces venant de l’extérieur. Nous savons tous d’où se développent les risques pour notre paix. S’agissant de notre système bancaire, la crise est une nouvelle fois provenue des Etats-Unis. Les banques européennes sont globalement très solides et beaucoup plus qu’il y a dix ans. C’est en renforçant notre édifice financier européen que nous assurerons notre souveraineté et éviterons de dépendre des faiblesses des autres.
Tout ceci est à notre portée. Il nous revient d’en prendre les moyens. Ensemble, offrons à nos pays, à nos enfants et à nos petits-enfants l’avenir que nous voulons, celui d’une France, plus forte, plus grande, plus généreuse et plus unie.
Bon week-end à tous, dans l’espérance, la détermination et la solidarité avec vos frères et sœurs ukrainiens
Amicalement
François
François Vigne
Président de la France en marche