Chers Amis,

Aucun régime démocratique ne peut durablement gouverner contre son peuple. C’est pour cela qu’il est urgent de trouver un chemin de sortie de la crise actuelle. La tactique du pourrissement et de l’épuisement du mouvement social dans l’attente des vacances de Pâques, puis des congés de mai, ne peut constituer la principale réponse au malaise actuel. Il en va de l’issue des prochaines échéances électorales et, plus fondamentalement de l’avenir de notre démocratie.

La situation actuelle est grave. La France ne doit pas continuer à vivre au rythme des journées de mobilisations hebdomadaires, des rassemblements quotidiens, ainsi que des violences qui les accompagnent, ou du non-ramassage des poubelles. Nous devons être conscients de l’image ravageuse que ce spectacle projette aux yeux du monde. L’annulation de la visite de Charles III en est le dernier exemple. Il est encore plus préoccupant d’apprendre que 76% des Français n’ont pas été convaincus par les propos du chef de l’Etat mercredi, que 67% estiment qu’ils vont provoquer plus de colère et souhaitent que le mouvement continue, que 63% considèrent que la réforme adoptée lundi est inefficace et que 56% jugent qu’elle n’est pas nécessaire.

Cela montre le chemin à parcourir pour remonter la pente. Geoffroy Roux de Bézieux a eu raison d’affirmer que les prochaines réformes devront s’appuyer sur une méthode différente. Mais cela ne suffira pas à résoudre la crise actuelle. Sans attendre une éventuelle censure par le Conseil constitutionnel, le président de la République doit renouer les fils du dialogue avec les partenaires sociaux et montrer aux Français qu’il les a compris.

Sa déclaration sur l’illégitimité de la rue était mal fondée. Il faut bien sûr refuser l’anarchie, ruine de toute société. Mais il n’y a qu’une seule légitimité, celle du peuple, qui l’exerce à titre principal par ses représentants et par la voie de référendum, comme le rappelle la Constitution. Il peut aussi l’exprimer en manifestant dans le calme, comme nous l’avons fait en 1984 pour défendre, avec succès, l’enseignement libre. L’exécutif doit aussi pouvoir s’appuyer sur le soutien populaire quand les circonstances l’exigent, comme le général de Gaulle l’a appelé en 1968 et comme plusieurs autres présidents l’ont requis face aux actes antisémites ou terroristes.

Il est d’autant plus nécessaire de trouver une sortie rapide au conflit actuel que la France ne peut se permettre d’être dirigé par un pouvoir empêché pendant les quatre prochaines années. Le report sine die de l’examen du projet de loi sur l’immigration illustre l’impasse d’une telle situation. Les défis à affronter sont trop importants, sur les terrains international et national, pour la laisser perdurer.

Elle ne bénéficie politiquement qu’aux extrêmes. Nous avons une autre ambition pour notre pays qu’une victoire du RN ou de la Nupes en 2027 ! Œuvrer à une sortie par le haut de la crise actuelle fait partie de notre engagement pour la démocratie et le bien commun. C’est au nom du même combat que nous dénonçons l’adoption par l’Assemblée nationale du projet de loi autorisant le recours à la vidéosurveillance intelligente dans un cadre ne garantissant pas la protection de nos libertés publiques et individuelles. La croissance de 5% des actes antireligieux en France, à 1659 soit plus de 4 par jour en 2022, doit aussi nous mobiliser. Plus de la moitié d’entre eux sont dirigés contre les chrétiens, plus d’un tiers contre les juifs et 12% contre les musulmans. Ils  représentent tous des atteintes contre notre démocratie et les valeurs qui fondent notre nation.

La dégradation de la situation politique le démontre. La phase de déconstruction de notre système politique n’est pas achevée. Loin de constituer la première étape du renouveau, les quinquennats Macon constituent une nouvelle étape de son effondrement.

C’est à la reconstruction de notre République que nous voulons sans délai œuvrer, dans le meilleur intérêt de notre pays et de l’ensemble de son peuple. Elle ne devra pas être retardée après 2027 et doit pouvoir démarrer à tout moment. L’heure vient de donner à la France l’avenir que nous voulons !

Bon week-end à tous, dans la détermination, l’espérance et la solidarité avec vos frères et sœurs ukrainiens

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

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