Chers Amis,
Il n’y a de réussite qu’à partir de la vérité. C’est pour cela que glisser la poussière sous le tapis ne permettra pas de sortir par le haut de la crise actuelle. L’exécutif tente de s’extirper du bourbier qu’il a créé en passant à autre chose et en tablant sur l’usure des Français. Il est pourtant urgent de tirer les leçons du fiasco de la réforme des retraites pour permettre à notre pays de repartir de l’avant.
Tout était prévisible. La crise actuelle pouvait être évitée. Elle est la conséquence de deux facteurs principaux : l’absence de majorité parlementaire pour l’exécutif et les contraintes de plus en plus fortes que nous fait subir la situation très dégradée de nos finances publiques. Beaucoup d’autres éléments se sont ajoutés. Mais le pouvoir aurait pu nous épargner les dernières semaines de conflit en adaptant son comportement à sa situation minoritaire et en s’attaquant au redressement des finances publiques.
Vouloir enjamber la crise politique en espérant que les Français oublieront est tout aussi dangereux et inconséquent que l’a été l’aveuglement présidentiel sur les deux éléments précités. Cela nous mènerait droit dans les bras des extrêmes. Près de 20 ans après, nous subissons toujours les conséquences du mépris, par le pouvoir de l’époque, du vote citoyen lors du référendum sur l’Europe du 29 mai 2005. Il en sera de même si l’exécutif feint d’ignorer le message exprimé par 70% à 80% des Français.
Le chef de l’Etat et ses ministres doivent changer leur façon de gouverner. Dans leur situation, ils doivent laisser une place fondamentalement plus large à la concertation et s’appuyer beaucoup plus sur les partenaires sociaux. Les réformes prendront peut-être un peu plus de temps, mais elles seront beaucoup plus solides et mieux acceptées.
Continuer dans la voie actuelle nous entraînerait dans l’abîme. L’annonce précipitée par Elisabeth Borne de son renoncement au 49-3 dans l’avenir en est le meilleur exemple. Cela revient à reconnaître a posteriori l’illégitimité de la procédure employée. Et cela prive l’exécutif d’un outil, dont la Constitution l’a doté au service du gouvernement du pays.
Il en est de même de la gestion des finances publiques. L’INSEE a confirmé mardi que la dette des administrations publiques avait atteint 2950 milliards d’euros. Certes, le seuil des 3000 milliards n’a pas été dépassé. S’en réjouir serait irresponsable, alors que cette dette représente 111,6% du PIB, bien au-delà de la cote d’alerte. La seule conclusion à tirer est de passer sans délai à l’action pour reprendre le contrôle de nos finances et d’assurer le futur de notre démocratie.
Nous ne devons pas nous méprendre. Nous sommes désormais sur un chemin de crête. Rien de positif ne se produira si beaucoup d’entre nous continuent à se laver les mains de la situation en espérant que les problèmes se résoudront d’eux-mêmes et en continuant à confier le pouvoir à des hommes et des femmes ne travaillant pas réellement pour le service du pays.
Son avenir est entre nos mains. Notre responsabilité est d’agir pour le remettre sur le chemin de la démocratie, de l’effort et du progrès. C’est ainsi que nous le sortirons de la spirale du déclin et permettrons à son peuple de repartir vers les sommets.
Bon week-end à tous, dans la détermination, l’espérance et la solidarité avec nos frères et sœurs ukrainiens
Amicalement
François
François Vigne
Président de la France en marche