Chers Amis,

Il y a un temps pour tout. Voici venu celui de Pâques, synonyme de retrouvailles familiales, de sérénité, de lumière et de joie. Après les nouvelles tensions et violences, qui ont accompagné la crise de la réforme des retraites, il faut souhaiter, comme la Première ministre, que nous puissions entrer dans un moment d’apaisement. Il est urgent pour la France de retrouver unité, fraternité et espérance afin de repartir ensemble de l’avant.

La querelle sémantique est l’arbre qui cache la forêt. Qu’elle soit politique ou sociale, la crise est profonde. La chute de la cote de confiance du président de la République à 25% seulement et celle de sa Première ministre à 22% dans les derniers sondages en constituent un témoignage éclatant. Le fait que 75% des Français souhaitent une censure totale ou partielle de la réforme des retraites et que 69% désirent l’organisation d’un référendum d’initiative partagée, afin d’exprimer leur opposition au texte gouvernemental, l’indique tout autant. Aucun redressement durable de notre pays ne sera possible sans dépassement de la crise actuelle et restauration de la confiance.

Elle suppose de retrouver de la cohérence. Il est plus que paradoxal de nier, au nom de la souveraineté parlementaire, toute légitimité à la contestation actuelle, ainsi qu’aux  leaders syndicaux qui l’animent avec un très large soutien populaire, et d’accorder simultanément une légitimité importante aux membres, tirés au sort, de la Convention citoyenne sur la fin de vie. Ils ne représentent pourtant qu’eux-mêmes. Comment accepter que le chef de l’Etat reçoive les seconds, mais refuse de rencontrer les premiers ? Pour restaurer sa crédibilité, l’exécutif doit arrêter de dire tout et son contraire.

Il doit aussi arrêter de faire tout et son contraire. La réforme des retraites devrait permettre d’économiser de l’ordre de 13,5 milliards d’euros par an. C’est malheureusement moins que l’augmentation de la charge d’intérêts de la dette publique, en 2022, suite au relèvement des taux d’intérêt. Elle a déjà représenté un surcoût budgétaire de 15 milliards d’euros … Nous avons appris cette semaine que le déficit de l’Etat dérapait plus que jamais. Il dépasse 50 milliards d’euros pour les deux premiers mois de l’année, contre 38 milliards en 2022 ! La cohérence est indispensable. Si des économies sont nécessaires pour assurer notre avenir commun, elles doivent commencer par l’arrêt de la fuite en avant budgétaire.

Nous retrouvons la même incohérence sur le sujet de la fin de vie. Comment l’exécutif peut-il prétendre en même temps donner à chacun le choix de sa durée de vie, mais lui refuser celui de son temps d’activité professionnelle ? Comment peut-il se réjouir de l’augmentation du nombre de centenaires, tout en promouvant l’euthanasie ? Face au vieillissement de la population, le vrai combat est celui de l’amélioration de la qualité de vie des personnes âgées et de la réduction des souffrances de la vieillesse. Cela impose en particulier le renforcement de l’offre de soins palliatifs, comme l’ont finalement reconnu les membres de la Convention citoyenne.

Tout le démontre. Il faut sortir de la gestion à la petite semaine actuelle pour retrouver le sens du long terme et offrir à aux Français un projet rassembleur. J’ai confiance en notre pays et en notre peuple. La France millénaire a traversé bien d’autres crises que celle que nous vivons. Nous devons à notre jeunesse et aux générations qui nous succéderont de mettre à profit les quatre prochaines années pour bâtir ensemble les fondations de son redressement futur. Comme l’écrivait Georges Pompidou en 1970 : « nous avons davantage besoin de foi que de raison, d’esprit communautaire que d’individualisme, d’espérance que de négation. » Animés d’un tel esprit, nous pourrons redresser la France, ainsi que l’Europe, et leur permettre de défier à nouveau l’horizon des siècles.

Puisse la lumière de Pâques éclairer notre pays et le monde, tout particulièrement Vladimir Poutine, ainsi que son entourage, engagés dans une impasse.

Je vous souhaite à tous, ainsi qu’à vos familles, de belles fêtes pascales, en communion profonde avec nos frères et sœurs ukrainiens.

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

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