Chers Amis,
Ce sont les plus beaux mots de la littérature française sur l’unité nationale. Ils sont ceux du général de Gaulle dans son discours de Bayeux. « Toute notre histoire, c’est l’alternance des immenses douleurs d’un peuple dispersé et des fécondes grandeurs d’une nation libre groupée sous l’égide d’un État fort. » Ce qui vaut pour la France vaut aussi pour l’Europe. Après tant de divisions, il est urgent de reconstruire l’unité qui nous permettra ensemble de repartir de l’avant.
La souveraineté diplomatique de la France ne fait pas débat. Cela n’autorise pas le chef de l’Etat à déclarer n’importe quoi, même depuis un avion. Ses propos du week-end dernier sur Taïwan, ainsi que sur l’Ukraine, n’étaient pas responsables. Ils ont trahi une certaine vassalité à l’égard du dirigeant chinois. Ils nous ont affaiblis sur la scène internationale. Et ils ont créé des doutes inutiles auprès de nos partenaires et alliés européens, à l’inverse de ce dont nous avons besoin. La recherche de l’intérêt de la France et du bien commun impose au contraire unité et solidarité sur ces sujets au sein de l’Union.
La poursuite de la concorde nationale est tout aussi prioritaire. Certes le pouvoir a réussi à faire l’unité contre lui avec la réforme des retraites. Mais personne ne peut s’en réjouir. Car il n’est jamais bon, pour une nation, de subir une telle fracture entre son peuple et ses gouvernants. La décision du Conseil constitutionnel ne change rien. C’est maintenant à l’exécutif de tendre la main aux partenaires sociaux, en faisant amende honorable pour ses erreurs, sans chercher à les piéger en passant sans transition d’un sujet à l’autre.
Quatre des cinq thèmes de la loi travail que le président et son gouvernement veulent maintenant leur soumettre pour tenter de rebondir, à savoir l’assurance-chômage pour les démissionnaires, les indemnités de rupture renforcées pour les salariés de plus de 55 ans licenciés, le guichet unique ou le compte épargne temps universel, sont des sujets secondaires sur lesquels l’exécutif n’a pas arrêté de tergiverser depuis 2017. Mettre au surplus celui de la semaine de quatre jours sur la table serait une erreur.
Faire travailler les Françaises et les Français 35h sur quatre jours reviendrait à leur imposer une durée quotidienne de travail de près de 9h chaque jour. La limitation de celle-ci à 8h fut une conquête sociale de 1919. Il n’est pas souhaitable de la remettre en cause, dans l’intérêt de l’immense majorité des salariés et de leurs familles. Si le gouvernement cherche, derrière le cheval de Troie de la semaine de qquatre jours, à promouvoir celle des 32 heures, l’erreur serait encore plus grave.
Les 35 heures furent un naufrage pour notre pays. Il n’a pas besoin d’en subir un nouveau, qui le fracturerait encore plus profondément. Il serait au surplus incohérent d’avoir demandé aux Français de travailler plus longtemps pour leur proposer maintenant de travailler moins. Notre pays n’a pas besoin de moins, mais de plus d’activité pour financer les besoins de son peuple, relever ses nombreux défis et rembourser ses dettes.
Après le gâchis, ainsi que les vastes dégâts politiques et sociaux de la réforme mal conduite des retraites, il est urgent que l’exécutif n’erre plus et concentre son énergie sur les priorités essentielles. L’actualité de la semaine vient de nouveau de les mettre en lumière : assainissement des finances publiques, redressement d’EDF, remobilisation et management de la fonction publique, décarbonation de l’action publique ou amélioration de la qualité de l’air. Il y a là autant de sujets à traiter sans attendre.
Le président de la République affirme souvent vouloir remettre la France au travail. Il est temps que l’exécutif montre l’exemple et travaille enfin à résoudre les vrais problèmes de notre pays. C’est ainsi qu’il pourra se réconcilier avec les Français et retrouver leur confiance. Sans cet effort, avec les espoirs qu’il porte, nous resterons un pays à la traîne, oscillant perpétuellement entre déprime, division et déclin. Au contraire, c’est en réussissant ensemble la grande entreprise nationale de redressement financier et économique, que nous retrouverons unité, espérance et fierté. Cet objectif est à notre portée. Au travail !
Bon week-end à tous, dans la détermination, la confiance et en communion avec nos frères et sœurs d’Ukraine et de Taïwan
Amicalement
François
François Vigne