Chers Amis,

Les récentes émeutes l’ont démontré. Il y a urgence à reconstruire notre communauté nationale. C’est elle que nous célébrons, ainsi que notre pays, en ce 14 juillet. Elle est aujourd’hui très fragile, abîmée par plus de 42 ans de déconstruction. Il nous appartient maintenant de la rebâtir pour permettre à la France de repartir de l’avant et de rayonner de nouveau.

Qu’est-ce qu’une nation, notre nation ? Ernest Renan la définissait magnifiquement comme ce plébiscite de tous les jours, cette âme, ce principe spirituel, formé de deux composantes qui ne vont pas l’une sans l’autre, la possession en commun d’un riche legs de souvenirs d’une part, le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis d’autre part.

C’est parce que nos récents dirigeants ont voulu occulter ce legs de souvenirs, cet héritage commun et la nécessité de les transmettre que notre communauté nationale est si mal en point. Le fait que les émeutiers ne soient rentrés dans leurs quartiers que sur l’instruction des trafiquants de drogue, désireux de reprendre leurs activités, illustre la profondeur de la crise. Il est urgent de la résoudre en mettant en œuvre une politique volontariste d’éducation, d’intégration, d’assimilation et de rétablissement de l’ordre républicain partout sur le territoire national.

Refaire nation, c’est aussi prendre les moyens de notre liberté, de notre souveraineté et de notre sécurité en redressant nos finances publiques. Cet assainissement est nécessaire. Il l’est pour soutenir notre effort de défense, alors que la guerre russe contre l’Ukraine montre quotidiennement l’intensité des menaces. Seul pays de l’Union à disposer d’un appareil de dissuasion nucléaire autonome et d’un format complet d’armée, seul membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU parmi les nations européennes, nous devons être à la hauteur de notre histoire et de notre destin.

Ce rétablissement est aussi indispensable pour financer la refondation de notre système scolaire, celle de nos services de santé, celle de nos infrastructures énergétiques, celle de nos services publics régaliens et plus largement le relèvement de l’Etat. Son affaiblissement accélère la dissolution de notre communauté nationale. C’est en assurant son redressement, après l’avoir recentré sur ses fonctions essentielles, que nous nous donnerons les moyens de faire de nouveau nation.

Ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est l’avenir de la France et celui de notre liberté. Car la faillite de l’Etat a pour conséquence inévitable la désertion citoyenne et la dérive dictatoriale. Charles de Gaulle décrivait superbement, dans son discours de Bayeux, les désordres qui ont plongé la France dans le désastre de 1940. Ses mots résonnent d’une redoutable actualité. L’histoire ne bégaie pas, mais les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Les quinquennats Hollande et Macron auront été marqués par un profond recul des libertés publiques. Jamais, depuis la fin de la guerre d’Algérie, les Français n’avaient eu à subir de telles restrictions, longues périodes d’état d’urgence, couvre-feux, interruptions des transports publics et autres privations ou punitions. L’évocation par l’exécutif d’éventuelles coupures des réseaux sociaux, telles qu’elles sont effectuées dans les régimes dictatoriaux, démontre que de nouvelles digues continuent de sauter. Nous méritons collectivement mieux que ce 14 juillet en liberté surveillée, organisé par le pouvoir en place. C’est parce que nous rétablirons l’ordre républicain et redresserons l’Etat que nous permettrons à la France de redevenir le pays de liberté qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être.

La situation que nous traversons ne doit pas nous faire douter. Un avenir meilleur est possible pour la France, pour nos enfants et pour nos petits-enfants. Il est à notre portée. Ce futur radieux, c’est en nous unissant et en décidant de progresser ensemble dans la même direction, que nous pourrons le construire, avec le soutien de nos soldats, de nos policiers, gendarmes, pompiers, soignants et autres services de sécurité, auxquels je veux rendre un vibrant hommage en ce 14 juillet.

Notre responsabilité est claire. Il nous revient de reconstruire notre communauté nationale, une France renouvelée, une France rassemblée, fidèle à son histoire et à ses valeurs, une France plus libre, plus forte, plus agile et plus rayonnante que jamais, au sein d’une Europe refondée.

Bon 14 juillet à toutes et à tous, dans la fierté, l’unité et l’espérance

Vive la République et vive la France !

François

François Vigne

Président de la France en marche

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