Chers Amis,

Il n’y a de réussite qu’à partir de la vérité. Pourtant, la procureure de Nîmes a fait un autre choix en affirmant que le petit Fayed de 10 ans, assassiné par des trafiquants lundi soir, avait eu le malheur de passer au mauvais endroit au mauvais moment. La vérité est qu’il a été victime de l’inaction des pouvoirs publics face au trafic de drogue. L’une des faiblesses de notre époque est de préférer les éléments de langage à la réalité. Ils servent aujourd’hui de guide à la politique gouvernementale. C’est en décidant au contraire de regarder la réalité en face et d’agir en vérité que nous permettrons à la France de repartir de l’avant.

La mort d’un enfant est toujours révoltante. Elle est encore plus inacceptable quand elle aurait pu être évitée. La responsabilité de l’Etat est directement engagée dans celle de Fayed à Nîmes lundi dernier, puisqu’elle est le résultat de la faillite du pouvoir dans la lutte contre le trafic de drogue. L’explosion du nombre de victimes à Marseille, avec 40 recensées depuis le 1er janvier 2023, contre 31 pour l’ensemble de l’année dernière, en constitue une autre manifestation. Le rôle du ministre de l’Intérieur, déjà en échec lors des émeutes du début d’été ou de celles du Stade de France l’an dernier, est de consacrer toute son énergie à sa mission, plutôt que de s’affairer à la prochaine campagne présidentielle.

C’est parce que l’exécutif a pratiqué un même déni sur la situation budgétaire nationale que nous devons faire face aux difficultés actuelles. Il y a quelques mois en encore, le ministre de l’Economie et des Finances affirmait que le refinancement de notre dette ne poserait aucun problème et que la hausse des taux d’intérêt n’aurait d’impact qu’à long terme. C’est pourtant dès maintenant que la France se trouve sous forte pression financière du fait de l’explosion de sa dette.

Le président de la République ne l’a pas précisé. Mais l’annonce son « initiative politique majeure » est principalement justifiée par le besoin urgent du soutien des autres partis au vote de la loi de programmation des finances publiques. Celui-ci est indispensable pour obtenir le déblocage des fonds européens, dont le pouvoir a impérativement besoin pour financer ses multiples promesses. Sur ce sujet aussi, les Français ont droit à la vérité.

Il est profondément dommage que le chef de l’Etat n’ait pas commenté, dans son interview-fleuve au Point, la nouvelle la plus importante de l’été. Elle n’a d’ailleurs fait l’objet d’aucune communication gouvernementale lors de sa publication. Nous avons appris le 27 juillet dernier que le nombre de naissances avait encore baissé de 7% au premier semestre. L’accélération de la chute de la natalité est porteuse de lourdes conséquences pour notre pays, qu’il s’agisse du vieillissement de notre population, du remboursement de notre dette, du financement des retraites et plus fondamentalement de notre puissance.

Cette situation exige un plan d’urgence et un renversement copernicien de la politique menée avec une redoutable constance depuis 2012 pour revenir à une stratégie nataliste et familiale assurant l’avenir de la nation. Elle devrait constituer la priorité d’Emmanuel Macron et de son gouvernement.

En cette rentrée, j’en suis convaincu, c’est en regardant la réalité en face, qu’il s’agisse de l’état de la France, de sa situation financière ou de ses difficultés, en disant la vérité aux Français, en se concentrant sur les vraies priorités et en relevant méthodiquement l’ensemble des défis auxquels nous sommes confrontés, que nous pourrons permettre à notre pays de retrouver son unité et de sortir de la crise politique actuelle. C’est le choix qu’avait effectué, avec succès, le général Jean-Louis Georgelin pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Son exemple doit nous inspirer. Ainsi, demain, dans la cohérence du discours, des actes et des volontés, la France pourra remonter sur la route du progrès partagé. Notre ambition et notre programme sont là.

Bon week-end et bonne reprise à tous, dans la vérité, l’action et l’espérance

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

 

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