Chers Amis,

Le consensus des Français sur les visites respectives de Charles III et du Pape François l’a démontré. Ils sont beaucoup plus sages et matures que beaucoup de leurs élus. Quand les intérêts de la France sont en jeu, quand nous sommes sous les projecteurs du monde, l’heure n’est pas aux vaines polémiques, mais à faire nation. C’est sur cette unité que nous devons nous appuyer pour relever les défis de notre temps.

Ils sont nombreux. L’affaiblissement international de la France est un enjeu majeur. Quelques jours après le refus marocain de requérir notre assistance, le retrait forcé du Niger, après notre départ du Mali et du Burkina Faso, est une nouvelle illustration de ce recul. Au sein même de l’Union, la multiplication de nos différends avec l’Allemagne illustre et accélère notre isolement. Pour retrouver son influence et son rayonnement, il est urgent que notre pays retrouve une approche beaucoup plus collégiale de sa diplomatie et la magistrature d’influence que nous sommes en train de perdre.

Le redressement des comptes publics est tout aussi prioritaire. La présentation, mercredi, du projet de budget confirme qu’il n’est toujours pas à l’ordre du jour de l’exécutif actuel. Sa capitulation sur le front de la réduction des dépenses publiques est patente. Il laisse entier le défi du désendettement. Derrière les économies annoncées, la dépense publique croîtra encore de 50 milliards d’euros l’année prochaine, soit plus de deux fois sa progression naturelle…

Le Haut Conseil des finances publiques peut bien s’époumoner à dénoncer le manque de sincérité des hypothèses de croissance retenues et le manque d’ambition gouvernementale en matière de réduction des dépenses. Le président et son gouvernement continuent à pratiquer la fuite en avant. Les conséquences sont claires : la France poursuit son appauvrissement et les prélèvements obligatoires leur progression. Si nous ne redressons pas la barre, les lendemains s’annoncent durs, comme en témoigne déjà l’envolée du taux d’emprunt national sur les marchés. Il y a urgence à briser ce cercle vicieux.

Ce sont sans doute les deux plus grandes erreurs de l’exécutif actuel. Se croire meilleur que les générations précédentes et placer l’administration au centre de tout. C’est ce qui conduit le pouvoir à multiplier les couacs et tête-à-queue, qu’il s’agisse du transport ferroviaire, initialement délaissé au profit de l’autocar, de la réforme du baccalauréat ou de l’énergie nucléaire.

Prétendre traiter le problème du harcèlement par des cours d’empathie est un nouvel exemple de cet État Léviathan que le président de la République et son gouvernement promeuvent. Certes, il est essentiel de lutter contre le harcèlement scolaire. Mais nous n’y parviendrons qu’en restaurant, dès le plus jeune âge, les valeurs de respect de l’autre, de civilité, de fraternité et d’autorité, au sein des familles d’abord, à l’école ensuite et en montrant l’exemple dans tous les actes de la vie politique.

C’est également en méditant les erreurs passées que nous devons éviter de tomber dans le piège de la légalisation de l’euthanasie. Il faut savoir résister aux pressions et aux effets de mode. Nous voyons quotidiennement les méfaits de l’abandon, depuis 40 ans, de toute politique d’intégration sur notre cohésion nationale et ceux de la destruction, depuis 2012, de la politique familiale sur notre vitalité démographique.

Épargnons à toutes leurs futures victimes les conséquences de mesures que nous regretterions amèrement dans 10, 20 ou 40 ans. Bâtissons le consensus national nécessaire et employons-nous activement à développer l’offre de soins palliatifs que les malades méritent. C’est ainsi que nous œuvrerons à la grandeur de la France et lui offrirons l’avenir qu’elle mérite.

Bon week-end à tous, dans la détermination, la fraternité et l’espérance

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

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