Chers Amis,

Le drame de l’hôpital de Gaza, quelle qu’en soit l’origine, le confirme. L’esprit de vengeance et l’escalade ne permettront pas de sortir du conflit. Au contraire, c’est en oeuvrant à la paix que nous assurerons la sécurité et l’avenir d’Israël. Le pays est sinon voué à disparaître compte tenu de la démographie beaucoup plus dynamique du peuple palestinien. Les propos du général de Gaulle en. 1965 restent d’une parfaite actualité. Le but primordial de la France, c’est la paix, la paix que, tout en nous assurant les meilleurs moyens possibles de dissuasion et de défense, nous voulons maintenir pour nous-mêmes, mais qu’aussi nous entendons voir établir là où elle a été brisée.

Nous devons aider Israéliens et Palestiniens à construire la paix. Nous avons réussi à la bâtir avec les Allemands qui étaient, pour les générations précédentes, l’ennemi héréditaire. C’est l’intérêt des deux parties. C’est également le nôtre, comme le montrent les nouvelles attaques que nous venons de subir sur notre territoire.

Le sacrifice de Dominique Bernard , qui n’aimait pas la « fureur du monde », ne peut pas rester inutile. C’est en travaillant à la paix, sans naïveté, ni faiblesse, mais avec une détermination totale, que nous honorerons sa mémoire. Nous en aurons également besoin pour vaincre le terrorisme islamiste. La lutte indispensable contre l’immigration clandestine ne suffira pas. Comme l’ont démontré les attentats commis depuis dix ans , beaucoup des terroristes islamistes sont nés en France.

Pour gagner la paix et vaincre le terrorisme islamiste, nous devons renforcer notre démocratie. Les événements des dernières années en attestent. Les démocraties sont le meilleur rempart contre la barbarie. Partout dans le monde, les régimes dictatoriaux emprisonnent, prennent en otage, torturent, provoquent la guerre et tuent. C’est pour cela que nous devons agir contre la perte de confiance des Français dans la démocratie.

35% d’entre eux considèrent désormais qu’elle n’est pas la panacée et que le recours à un homme fort est souhaitable, selon le dernier baromètre Cevipof. Ce sentiment se nourrit de leur défiance par rapport au fossé qui sépare le discours et les actes de nos gouvernants, ainsi que de leur tristesse face au déclin de la France. C’est en répondant à leurs attentes sur les deux fronts que nous assurerons le futur de notre démocratie et lui permettrons de rayonner dans le monde.

Dans cette perspective, les propositions présidentielles pour une éventuelle réforme de la Constitution ne sont pas pertinentes. En particulier, l’élargissement du recours au referendum est au mieux un mirage, au pire une diversion. Depuis le départ du général de Gaulle, aucun président ne s’est montré prêt à prendre le risque d’une démission en cas d’échec.

Étendre le champ du référendum ne servirait donc en rien le renforcement de notre démocratie. Au regard de l’histoire politique des 42 dernières années, notre Constitution mériterait en revanche d’être améliorée sur deux points, la séparation des pouvoirs d’abord, la protection des équilibres financiers ensuite.

Tirant les conséquences du manque de culture judiciaire nationale, la Constitution de 1958 a organisé une séparation imparfaite des pouvoirs. La justice y est reléguée au rang de simple autorité. La trop forte politisation de nombreux juges, illustrée par l’affaire du mur des cons et bien d’autres décisions, ainsi que le manque d’indépendance des Conseils constitutionnel et d’Etat, démontrent qu’ils ne sont toujours pas mûrs pour constituer le contrepouvoir qu’ils devraient être. Seul le Sénat joue aujourd’hui ce rôle. Nous devons le conforter et corriger les excès de dérive personnelle du pouvoir présidentiel mal exercé, que nous constatons tous les jours.

Il est aussi nécessaire de nous doter d’une règle d’or afin de stopper la déroute des finances publiques. Les gouvernements qui se sont succédé depuis 1981 ont démontré leur incapacité à abandonner leurs pratiques clientélistes et leur choix de la facilité. Pour assurer l’avenir de la France et la prospérité des jeunes générations, ne comptons plus sur la seule sagesse des décideurs. Il est urgent de créer les garde-fous permettant de préparer de nouveau notre avenir, de reconstruire nos systèmes scolaires et de santé, et de rendre aux Français leur fierté. Tout ceci est entre nos mains. A nous d’agir sans plus tarder !

Bon week-end à tous, dans la détermination, la concorde et l’espérance

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

lfm_2016