Chers Amis,

De Gaulle l’affirmait superbement en conclusion de son discours de Bayeux : « Toute notre histoire, c’est l’alternance des immenses douleurs d’un peuple dispersé et des fécondes grandeurs d’une nation libre groupée sous s’égide d’un État fort. » Ces dernières semaines ont mis en lumière les profondes fractures qui divisent notre pays. La priorité est de reconstruire notre unité nationale sur des fondations permettant à la France de se projeter de nouveau dans l’avenir.

Après le meurtre de Crépol, certains ont essayé de diviser les Français en créant une fausse polémique sur le risque représenté par l’extrême-droite. L’exécutif ne fut pas le dernier à l’alimenter. Tous les événements survenus depuis, depuis l’attentat du pont de Bir-Hakeim, l’affaire du tableau au collège Jacques Cartier d’Issou, jusqu’aux menaces portées avec des couteaux cette semaine contre une enseignante à Rennes, puis une directrice de crèche à Champigny-sur-Marne, ont démontré que le vrai défi pour la France n’est pas le problème de l’extrême-droite, mais bien celui de l’Islam.

Le sondage réalisé par l’Ifop auprès des musulmans français à l’occasion de la journée nationale de la laïcité, le 9 décembre confirme l’intensité du sujet. 78 % d’entre eux partagent le sentiment que la laïcité telle qu’elle est appliquée aujourd’hui est discriminatoire envers eux, 75 % soutiennent le droit des athlètes françaises à porter des couvre-chefs religieux aux prochains Jeux Olympiques, 65 % se disent favorables au port de couvre-chefs à caractère religieux dans l’enceinte des collèges et lycées publics, 57 % revendiquent le droit des jeunes filles « à ne pas assister aux cours de natation pour des raisons religieuses », 50 % soutiennent le droit des élèves à « ne pas assister aux cours dont le contenu heurterait leurs convictions religieuses » et 31 % des lycéens et étudiants musulmans trouvent des excuses au meurtrier de Dominique Bernard… L’adoption du projet de loi sur l’immigration n’apportera pas de solution à ce problème. Seule la conduite d’une politique résolue d’assimilation autour des valeurs qui fondent notre nation, à laquelle les pouvoirs publics ont renoncé depuis trop longtemps, permettra de le résoudre.

Encore faut-il que l’exécutif dispose de la volonté et de la conviction nécessaire. La nouvelle crise politique à laquelle nous assistons depuis lundi, à la suite de l’adoption de la motion de rejet par une majorité de députés, est une nouvelle illustration de l’échec du «en même temps» macronien. La réponse gaullienne aurait été de rendre la parole au peuple par le recours à la dissolution ou au référendum. Le choix présidentiel de lui préférer celui de la commission mixte paritaire confirme que le pouvoir n’a d’autre objectif que sa survie. Il démontre aussi que les projets présidentiels d’élargissement du recours au référendum relevaient de la posture et non de la conviction.

C’est l’un des maux de la démocratie que Tocqueville n’avait pas vu, mais que nous constatons en France, comme partout dans le monde. Les aptitudes personnelles qui favorisent la conquête du pouvoir, en particulier le surdimensionnement de l’ego, l’absence d’attention aux autres et l’assujettissement de tout principe à cet objectif de conquête, sont à l’opposé des qualités, dont doit disposer un gouvernant pour bien diriger son pays. Le risque de réélection de Donald Trump montre qu’il est urgent de s’attaquer à ce dilemme et de lui apporter une réponse si nous voulons donner un avenir à la démocratie.

Ce combat pour la démocratie exige aussi que nous ne fléchissions pas dans notre soutien à l’Ukraine. Toutes les marionnettes de Vladimir Poutine s’agitent, y compris au sein notre pays, pour tenter de nous persuader de la prochaine défaite de l’Ukraine. La victoire est entre nos mains. Elle est indispensable. La multiplication des conflits partout dans le monde, d’Israël à l’Essequibo, en passant par le Haut-Karabakh ou l’Afrique n’est pas le fruit du hasard. Ils témoignent de l’activisme du tyran russe pour déstabiliser le monde, nous avec, afin de parvenir à ses fins. C’est une raison de plus pour l’arrêter avant qu’il ne soit trop tard.

C’est notre devoir commun. Il nous revient d’agir ensemble pour offrir à nos enfants et petits-enfants un monde plus beau, plus libre, plus prospère et plus paisible que celui que nous avons reçu. Il serait terrible que le seul héritage que nous leur laissions soit celui de l’inscription de l’avortement dans la Constitution et de la légalisation de l’euthanasie préparés par le gouvernement. Nous ne serions, dans ce cas, que des feuilles mortes rapidement balayées par le vent de l’histoire. Nous pouvons et devons faire mieux, en nous attaquant avec vigueur aux vrais défis auxquels la France est confrontée et en menant la politique lui offrant l’avenir qu’elle mérite. C’est cette ambition que nous voulons servir, avec votre soutien.

Bon week-end à tous, dans la détermination, la liberté et l’espérance des jours meilleurs

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

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