Nous fêtons aujourd’hui les droits des femmes. Il est temps d’agir décisivement si nous voulons donner à cette journée un vrai sens et ne pas nous retrouver au même point l’an prochain.

Alors que les femmes représentent environ la moitié de population active française, les inégalités avec les hommes subsistent toujours : 9% d’écart à poste équivalent, mais surtout 20% d’écart de salaire moyen, 41% d’écart de pension de retraite, sans compter leur sous-représentation au sommet des entreprises ou de l’administration. Quand un homme gagne en moyenne 20 100 euros annuels, une femme ne touche que 16 850 euros ! Et les femmes occupent 78% des emplois à temps partiel et 70% des CDD ou contrats d’intérim !

La France n’occupe que la quinzième place mondiale du classement de l’ONU sur l’égalité homme – femme et la 10ème de l’Union européenne, derrière notamment l’Allemagne, la Suède, les Pays-Bas, l’Italie ou la Belgique…

Heureusement, nous progressons. Nous pouvons être collectivement fiers que la France arrive de nouveau en première position des grandes entreprises de l’OCDE en matière d’égalité femmes-hommes, comme le confirme le classement publié jeudi dernier par cabinet Equileap. Le fait que les femmes représentent désormais 46% des membres des conseils d’administration démontre que les mesures volontaristes sont couronnées de succès. Six sociétés françaises atteignent désormais la parité. C’est un objectif que toutes doivent se fixer.

Si les entreprises françaises progressent vite, la fonction publique est, elle, loin de montrer l’exemple. Les femmes occupent 60 % des emplois permanents de la fonction publique territoriale, mais moins de 13 % de ceux de directeur général des services. Leurs salaires sont inférieurs de 8% à ceux des hommes sans qu’aucune différence de diplôme, ni d’expérience, ni d’âge détermine cette différence ! L’égalité femmes-hommes fut pourtant officiellement grande cause du quinquennat entre 2017 et 2022…

Qu’il s’agisse des rémunérations, des carrières, de la représentation dans les instances dirigeantes ou de contrôle des sociétés et des administrations, comme dans les assemblées électives, rien ne peut plus justifier de telles inégalités de traitement. Nous sommes en 2024 tout de même !

Il est temps d’imposer l’égalité immédiate de salaire hommes – femmes partout, en commençant par l’administration. L’heure n’est plus aux vagues promesses, ni aux rapports, ni au « il faut » à horizon 2027 de l’exécutif. Car à chaque fois qu’une Française gagne, c’est la France entière qui réussit.

Assurer l’égalité femmes-hommes, c’est aussi prendre les moyens de garantir aux femmes des retraites égales à celles des hommes, en particulier pour les mères de famille. Les retraites ne doivent pas perpétuer les inégalités subies par les femmes tout au long de leur vie professionnelle. Nous devons simultanément renforcer les droits à pension de réversion des femmes qui ont fait le choix, momentanée ou durable, de mettre entre parenthèses leur vie professionnelle pour élever leurs enfants.

Dans la même perspective, il faut lutter contre l’inégal partage du travail domestique entre les femmes et les hommes. Aujourd’hui encore, en France, les femmes consacrent 3h26 de leur journée aux tâches domestiques contre 2 heures pour les hommes. Nous pouvons et devons  faire mieux !

Nous devons aussi intensifier la lutte contre les violences, en particulier conjugales, faites aux femmes, et fixer leur éradication comme priorité nationale. En 2023, ce sont encore 134 femmes qui sont mortes tuées sous les coups de leurs conjoints. Ce sont 134 féminicides de trop !  Les femmes représentent aussi 55% des 444 700 victimes de violences physiques déclarées dans notre pays en 2023. C’est pour cela que la répression des actes de violences, comme la protection des victimes, doivent être sans faille et qu’il revient à l’Etat de les garantir.

Il faut enfin renouer avec une politique familiale ambitieuse. Elle faisait le succès de notre pays jusqu’en 2012, avant que l’exécutif ne multiplie attaques et mesures pour en saper les fondements. Des allocations familiales aux emplois à domicile en passant par les crèches et autres structures d’accueil, il est temps de donner une nouvelle dynamique de politique familiale permettant aux femmes qui le souhaitent d’être pleinement mères et pleinement femmes.

C’est ainsi que nous pourrons assurer l’égalité hommes – femmes, dans la richesse de leurs différences et la grandeur de leur complémentarité.

Pour les femmes de France, l’heure est venue d’aller plus loin !

lfm_2016