Chers Amis,

Quelle semaine !  Il en est, comme celle-ci, pendant lesquelles l’actualité ne laisse poindre aucune lumière. De la triste cérémonie d’inscription de l’avortement dans la Constitution à la divulgation du projet présidentiel de légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, en passant par la remise en question du principe fondateur d’unité nationale, les déclarations incontrôlées d’Emmanuel Macron sur l’envoi de troupes en Ukraine ou sa diatribe contre les plus hauts responsables de la fonction publique, tout indique que la France est désormais gouvernée par un chef de l’Etat en roue libre. Certes, notre pays en a vu d’autres. Mais il importe maintenant de tenir et de préparer l’avenir, le bel avenir que la France mérite.

Le projet présidentiel de légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, rendu public dimanche, est une mauvaise nouvelle pour notre pays. Emmanuel Macron avait annoncé un grand projet sur le développement des soins palliatifs accompagné d’une légalisation très cantonnée de l’euthanasie. C’est au contraire un texte de légalisation très large de l’euthanasie et du suicide assisté, assorti d’un programme croupion de soutien au développement des soins palliatifs, qu’il propose aux Français. Tout confirme pourtant que les soins palliatifs sont la meilleure façon de répondre aux souffrances, ainsi qu’à l’angoisse des malades en fin de vie et de leur permettre d’affronter la mort en pleine humanité.

Les générations précédentes avaient refusé de légaliser l’euthanasie et de faire sauter les digues protégeant la vie pour de bonnes raisons. Le calendrier de l’annonce, ainsi que du vote parlementaire, ne laisse planer aucun doute. Le chef de l’Etat instrumentalise ce sujet de société pour tenter de faire diversion et de fracturer l’opinion dans le cadre de la campagne électorale européenne, comme il l’avait fait avec le conflit russo-ukrainien pour l’élection présidentielle de 2022. La France et les Français méritent mieux. C’est maintenant aux parlementaires de refuser de tomber dans ce piège, et à nous de les y aider, en réalisant le choix de la vraie fraternité et de la vie, plutôt que celui de l’abandon et de la mort.

Il convient aussi de refuser l’instrumentalisation de la guerre russe contre l’Ukraine à des fins électorales. Nous avons prôné, depuis février 2022, un soutien sans faille à la juste résistance ukrainienne. Ce n’est pas en déclarant n’importe quoi que le chef de l’Etat rendra possible une issue favorable à la guerre actuelle. L’histoire nous a appris, depuis 1914, que l’enchaînement des déclarations incontrôlées et des circonstances peut nous plonger dans les plus terribles conflits. Soutenons donc l’Ukraine, mais avec intelligence et responsabilité, dans l’objectif du retour à une paix durable.

Le Premier ministre l’a justement rappelé à propos de Sciences-Po : le poisson pourrit par la tête. Il faut se demander pourquoi l’exécutif n’a rien fait, alors qu’il est au pouvoir depuis sept ans… Les paroles de Gabriel Attal résonnaient avec encore plus de force après les reproches adressés, le même jour, par Emmanuel Macron, aux 700 plus hauts responsables de la fonction publique. Il les a rendus responsables de l’immobilisme actuel et de l’excès de complexité de notre réglementation.

Pourtant, c’est bien à la tête, chez nos gouvernants, qu’il faut chercher la cause. J’ai vu, cette semaine, la désespérance de parlementaires obligés de voter contre leur conscience et de hauts fonctionnaires malheureux de continuer à servir un pouvoir qui les plonge dans les ténèbres. Le naufrage de Sciences-Po précède celui du pouvoir actuel. Il démontre que la spiritualité matérialiste mène droit dans le mur.

C’est pour cela que nous devons agir. Il est urgent de réenchanter notre démocratie et de donner un nouveau souffle à notre peuple. Dans la crise que nous traversons, nous devons avoir un seul but : redresser la France et la remettre sur le chemin des sommets. Nous en avons les moyens. Cette grande tâche, nous l’accomplirons pour notre pays, dans la seule volonté de le servir et dans la certitude de vaincre ensemble.

Bon week-end à tous, dans l’espérance et la fraternité véritable

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

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