Le projet de loi déposé le 10 avril par le Gouvernement n’est pas à la hauteur des enjeux. Il est d’ailleurs si peu assumé par le pouvoir qu’il n’ose pas nommer ce qu’il prétend autoriser, à savoir l’euthanasie et le suicide assisté. Comme le souligne Jean Leonetti, qui a donné son nom à deux lois relatives aux droits des malades et à la fin de vie en 2005 et 2016 respectivement, le projet du gouvernement ouvre surtout la porte à un « brouillard » périlleux. «On a eu peur de nommer les choses. Et parce que ce texte est flou, il présente des risques ».

Au-delà, il nous précipite dans les erreurs commises depuis plus de 20 ans par d’autres, de la Belgique au Canada en passant par les Pays-Bas, l’Espagne, le Portugal ou leur Luxembourg. Leur expérience nous donne pourtant les moyens nécessaires pour les éviter. Plutôt qu’une euthanasie et un suicide assisté d’arrière-garde, la France doit offrir à ses citoyens en fin de vie une offre de soins palliatifs leur permettant de l’affronter avec force et dignité.

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