Chers Amis,
L’histoire clarifiera les fondements de la décision insensée du président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale au soir du scrutin européen : péché d’orgueil, pari bravache ou politique du pire. Deux hypothèses principales se dessinent pour l’après 7 juillet : une majorité RN ou une assemblée balkanisée, en comptant sur les Français pour écarter le troisième scénario désastreux d’une victoire du nouveau front populaire dominé par LFI. Dans l’ensemble des cas cas, notre pays sera perdant. L’urgence est de tout mettre en œuvre pour que la situation ne se prolonge pas après 2027 en préparant dès à présent l’alternative capable d’assurer le redressement de la France.
La situation à laquelle nous sommes confrontées était prévisible. Comme nous l’écrivions dès 2017, elle est la conséquence du choix présidentiel de prétendre recomposer la vie politique française autour d’un grand parti centriste. Cette stratégie est incompatible avec le régime majoritaire mis en place par la Constitution de 1958. Il suppose la possibilité d’une alternance entre deux forces de gouvernement, de droite et de gauche respectivement, autour de la figure du président de la République.
Pour réussir à structurer la politique nationale autour d’un vaste parti central, il eut fallu changer les institutions et revenir à un régime parlementaire à la mode IIIème ou IVème Républiques, en ramenant la fonction présidentielle à un rôle purement protocolaire, ce qu’Emmanuel Macron ne souhaitait pas.
En s’évertuant à détruire les partis de droite et de gauche de gouvernement pour constituer son parti central, le président nous a conduits dans l’impasse actuelle. S’il n’est pas seul responsable de la montée des extrêmes, comme le montre la situation d’autres pays, il l’est de leur prochaine arrivée au pouvoir au sein de notre pays.
Rien n’obligeait Emmanuel Macron à brusquer les échéances sans attendre, au moins, la rentrée. Sa décision empêche de structurer une quelconque alternative crédible. En trois semaines, nous n’avons matériellement pas le temps de constituer une équipe véritable de candidats et de faire connaître son programme. Loin de résoudre la crise politique actuelle, le pari fou du chef de l’Etat précipite la France vers l’abîme et l’affaiblit internationalement, comme le montre la hausse rapide de nos taux d’intérêt.
Dans ces circonstances, la priorité est de reconstruire le parti de gouvernement capable d’assurer l’alternance en 2027. Après le probable basculement du pays sous une majorité RN début juillet, et sa probable usure par trois ans de gouvernement, le risque est grand sinon de l’arrivée au pouvoir d’une majorité dominée par LFI lors des prochaines élections présidentielles.
Nous entendons nous atteler sans attendre à ce travail de refondation. Il est urgent de répondre aux préoccupations que les Français viennent d’exprimer en matière de sécurité, d’immigration, de pouvoir d’achat et de déclassement, d’armer la France face aux nombreux défis qui se posent à elle et d’assurer son redressement, en commençant par celui de l’Etat.
Il n’y a pas de fatalité. Si les mauvaises décisions, comme celle de la stratégie présidentielle de parti central, conduisent nécessairement dans le mur, l’effondrement de notre démocratie et l’abaissement de la France ne sont pas inscrits dans l’histoire. C’est notre responsabilité vis-à-vis de notre grand pays, de nos enfants et de nos petits-enfants, de relever le défi de son relèvement de le replacer sur le chemin des sommets. Ensemble, nous pouvons rapidement y parvenir.
Bon week-end à tous dans la détermination, l’engagement et l’espérance
Amicalement
François
François Vigne
Président de la France en marche