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Comme l’a confirmé la Cour des comptes dans son rapport rendu public mercredi 12 février, le dérapage des finances publiques ne trouve pas son origine dans une chute des recettes fiscales, mais dans l’exposition de la dépense publique. Elle est apparue en 2024, plus encore qu’en 2023, « hors de contrôle ».
Elle a augmenté de 1,7 % en volume l’année dernière, soit plus que la croissance du PIB (1,1 %). Pour la Cour des comptes « le cœur » de la dépense a progressé de 2,7 %. Ce qui constitue, selon Pierre Moscovici, la progression la plus importante des quinze dernières années… Pour la première fois depuis 2020, le ratio de dépenses publiques sur PIB a augmenté, passant de 56,4 % en 2023 à 56,7 % en 2024, soit un niveau de 7 points supérieur à la moyenne de la zone euro et de 3 points à son niveau avant-Covid. La fuite en avant se poursuit en 2025 avec un budget de la sécurité sociale adopté mercredi en déficit de 28 milliards grâce à l’utilisation du. 49-3 !
Ce sont bien nos gouvernants, ainsi que les collectivités locales, qui sont responsables de ce désastre financier. Ses conséquences sont immenses. La France finance désormais ses dettes à cinq ans et à dix ans plus à un coût plus élevé que l’Espagne et la Grèce… Partout, nous constatons que la France recule, qu’il s’agisse d’éducation, d’influence internationale ou de capacité militaire faute de moyens. Et cette gabegie publique appauvrit aussi l’ensemble des Français. Pour 100 euros gagnés grâce à son travail, le salarié français payé au salaire moyen n’en conserve plus que 54 contre 69 en 1968. Pour 60% des actifs , une augmentation de cent euros bruts n’augmente le revenu final du salarié que de 40 euros. Cela explique aussi que les Français ne souhaitent travailler ni plus, ni plus longtemps.
Il y a urgence à redresser la barre. La France doit retrouver la maîtrise de ses finances et, consécutivement, de son destin. Jamais la France n’a pu, dans l’histoire, être une puissance, rayonner et assurer l’augmentation de vie de ses citoyens sans disposer de finances bien tenues. Il ne s’agit pas de pratiquer l’austérité, mais de mettre en œuvre une politique résolue de réduction de la surdépense publique au bénéfice de notre nation, de son administration, des Français et de l’Union. C’est la condition d’un avenir radieux, à la hauteur des aspirations légitimes de notre peuple.