
Chers Amis,
Le parquet a justifié la sévérité de son réquisitoire contre Nicolas Sarkozy par le devoir d’exemplarité. Celui-ci vaut pour tous. Dans les circonstances actuelles, il est affligeant de voir les partis et leurs dirigeants préparer une possible dissolution dès l’été. Certes, le Premier ministre n’est pas à la hauteur de la situation, comme en témoignent les sondages. Mais notre pays ne peut se permettre une nouvelle crise politique. D’ici 2027, les énergies doivent être pleinement mobilisées pour répondre aux défis auxquels nous sommes ensemble confrontés. Il est temps pour tous de s’occuper de l’avenir de la France !
La situation des finances publiques est grave. L’INSEE vient de confirmer que la dette publique avait atteint 3305 milliards d’euros fin 2024, soit 113% du PIB et une augmentation de 1 267,5 milliards en dix ans… L’immobilisme actuel ne peut plus durer. Tous nos responsables politiques et administratifs devraient avoir pour priorité la réduction des dépenses publiques. Car le redressement des comptes nationaux est indispensable pour assurer le financement du réarmement, de la remise à niveau du système scolaire ou du relèvement des services publics essentiels. Nous ne pouvons nous permettre de piétiner quand le reste du monde accélère. L’exemple portugais démontre que l’assainissement budgétaire est clef pour permettre à un pays de repartir de l’avant.
Nous devons également établir le renouveau démographique comme un objectif prioritaire et mettre en place l’ensemble des mesures nécessaires pour y parvenir en termes d’aménagement des carrières, de disponibilité des structures d’accueil, de soutien fiscal et de remise en valeur du modèle familial. La France a perdu sa dynamique démographique en renonçant, depuis 13 ans, à la politique familiale qui faisait sa force. L’Institut national d’études démographiques a confirmé mercredi que les décès pourraient dépasser les naissances dès 2027. La reprise de la natalité est la clef de notre avenir et de notre prospérité future. C’est pour cela que nous devons mettre en œuvre une politique de long terme permettant de sortir de l’hiver démographique et de favoriser la progression rapide des naissances.
C’est une même vision de long terme qui s’impose pour le réarmement de notre pays. J’en parlais récemment avec les plus hauts responsables de notre défense. Au-delà des déclarations actuelles, il faudra dix ans pour nous permettre de la remettre à niveau et de l’établir sur des fondations solides, incluant nos armées, mais aussi leurs matériels et munitions, ainsi que l’ensemble de la chaîne logistique. Le risque est fort qu’en cas de cessation des combats en Ukraine, les bonnes intentions actuelles disparaissent et que nous retombions dans le travers faisant des dépenses militaires une variable d’ajustement dans un contexte de disette budgétaire. Il est essentiel de créer le consensus nécessaire garantissant le caractère durable de l’effort de réarmement et permettant d’assurer notre liberté.
Il faut dans le même esprit travailler à mettre en place un nouvel ordre mondial tirant les conséquences du renoncement américain à son rôle de chef du monde libre. Tout indique que les excès de Donald Trump précipiteront son échec et sa chute. Mais il est tout aussi clair que nous ne pourrons plus compter sur les Etats-Unis comme nous l’avons trop fait pour le passé. Fermes sur nos valeurs, nous devons, avec tous les pays qui le souhaitent, recréer un nouvel ordre mondial favorisant la paix et le développement collectif. Il nous revient de tirer partie des transformations actuelles pour nous renforcer et construire un monde meilleur. C’est ce que nous devons à nos enfants et petits-enfants.
Je souhaite pour terminer apporter mon plein soutien à nos frères et sœurs ukrainiens qui luttent pour leur liberté, ainsi qu’à Boualem Sansal, injustement pris en otage et condamné par le pouvoir algérien.
Bon week-end à tous dans la détermination, l’engagement et l’espérance
Amicalement
François
François Vigne
Président de la France en marche