
En ce 1er mai,2025, nous célébrons comme chaque année le travail. Il a pour vocation d’être celui où chacun peut se réaliser. Pourtant, il n’est pas une fête pour tous. L’étude publiée mardi par l’Institut Montaigne le confirme. Si l’immense majorité des jeunes professionnels démontrent un très fort attachement au travail, seuls 32% se disent satisfaits de leur vie professionnelle, 28% s’affirmant frustrés, 20% fatalistes et 20% également rebelles.
Cette situation doit amener l’ensemble des employeurs, entrepreneurs et dirigeants du privé, mais aussi responsables de l’administration publique et partenaires sociaux, à agir et à mettre en œuvre, au sein des entreprises comme du secteur public, un modèle porteur de sens, permettant de satisfaire l’immense majorité des salariés, ainsi que des fonctionnaires ou agents publics, et assurant partage de la valeur, comme des responsabilités.
Cela suppose de placer chaque collaborateur en situation de réussite, en prenant en compte ses talents et ses limites, afin d’assurer sa dignité, ainsi que la reconnaissance, qui stimule la motivation. Cela implique de confier à chacun, en partant du bas vers les hauts, l’ensemble des responsabilités qu’il peut exercer dans un environnement de confiance favorisant l’expression de son plein potentiel.
Il est essentiel aussi de permettre leur participation aux décisions, en favorisant l’initiative, ainsi que la prise de parole, et que chacun puisse apporter ses idées, son savoir-faire et ses propositions. De même, il est crucial d’encourager l’expression de la solidarité entre les membres des entreprises et administrations afin de voir s’épanouir leurs capacités et de développer des initiatives collectives créatrices de valeur, sans omettre de faire place à la vulnérabilité, celle de ceux qui sont éloignés de l’emploi comme celle des personnes déjà en fonction.
Il est clair que réenchanter le travail passe par le collectif, par un projet qui mette les femmes et les hommes au centre. Mais la fête ne sera complète que lorsque tous les Français y prendront effectivement part et qu’ils pourront de nouveau défiler partout en France sans craindre de violence ou les exactions de casseurs.
Plus de six millions d’entre-nous restent exclus du marché du travail véritable, condamnés au chômage par l’immobilisme des gouvernants qui se sont succédé depuis 39 ans. Ce chômage de masse est à l’origine de beaucoup de nos maux. Il est à la source de l’appauvrissement progressif de notre nation et du déséquilibre persistant de nos finances publiques. Et il alimente cette fracture sociale, toujours ouverte, jamais guérie, qui abîme profondément notre communauté nationale et anime la profonde défiance de la grande majorité des Français vis-à-vis de l’exécutif.
Eriger le plein-emploi une véritable priorité nationale, c’est d’abord réinvestir massivement dans l’école et la formation professionnelle de tous les Français, partout sur le territoire. Elles sont indispensables pour développer de nouveaux emplois à forte ajoutée et garantir l’employabilité des actifs pendant toute leur période d’activité.
C’est ensuite mener une politique volontariste de réduction de la dépense publique pour supprimer les dépenses devenues obsolètes et assurer la compétitivité des entreprises et des emplois. C’est aussi favoriser la mobilité des salariés et soutenir le développement des entreprises les plus innovantes. C’est enfin mettre en œuvre une véritable stratégie économique nationale et européenne permettant la pleine valorisation de nos atouts, favorisant le développement de l’ensemble des territoires et nous positionnant efficacement dans les industries ou les services du futur.
Cette politique est ambitieuse. Elle est complète. Elle est volontariste. Elle est aussi nécessaire pour rétablir l’unité nationale et réenclencher l’escalier social, dont la crise des Gilets jaunes a démontré l’impérieuse nécessité.
La paix civile et la cohésion sociale sont la condition de la renaissance de notre pays. Nous devons retrouver la volonté d’avancer ensemble vers un même but dans la concorde et le respect de chacun. Cela suppose, pour l’exécutif, pour les dirigeants d’entreprise, pour les responsables syndicaux et pour l’ensemble des acteurs économiques enfin, de dépasser les intérêts particuliers et les postures pour privilégier le bien commun.
C’est quand tous les Français auront reconquis la joie de travailler et quand les parents imagineront de nouveau un avenir meilleur pour leurs enfants, que le 1er mai redeviendra une vraie fête et que nous retrouverons le visage radieux de la France.