Chers Amis,

Rarement, sous la Vème République, le fossé a été aussi grand entre les préoccupations, très politiciennes, de ses dirigeants politiques, et les aspirations de notre peuple. Dans ce contexte, les sentiments d’une très grande majorité des Français oscillent entre désarroi, retrait et colère. Cette situation, profondément délétère, ne doit pas durer. Il est urgent de redonner un cap à notre pays.

Deux semaines après la dégradation de la note financière de la France par Fitch, le nouvel accroissement de la dette publique de 71 milliards au second trimestre, rendu public jeudi par l’INSEE, est doublement inquiétant. D’abord parce qu’il donne raison à l’agence de notation  dans sa conviction que notre pays ne va pas être capable de redresser la situation dans les années à venir ; ensuite par l’absence de réaction des responsables politiques français, à commencer par le  ministre de l’Economie !

Il y a pourtant urgence à agir. Pendant que la note financière nationale était dégradée, celle du Portugal était relevée par la même agence Fitch. Sa rivale S&P relevait parallèlement celle de l’Espagne… Il faut dire que la France est le seul pays de la zone euro au sein duquel la dette publique va continuer à augmenter jusqu’à 2035 au moins. Qui aurait pu penser, il y a vingt ans encore, que la signature de l’Etat Français deviendrait moins fiable que celle de l’Italie ou de 80 groupes privés européens !

Aucun redressement ne sera possible si nos dirigeants politiques continuent à pratiquer le déni et à vivre dans un monde parallèle. Il est sidérant de voir le débat politique du moment se polariser autour de l’absurde taxe Zucman ou le retour de l’ISF. Si les propos du Premier ministre hier constituent un pas dans la bonne direction, les déclarations qui ont suivi montrent que les partisans de nouvelles taxes n’ont pas l’intention de désarmer.

Comme le rappelait le général de Gaulle, il n’y a de réussite qu’à partir de la vérité. Il faut arrêter de mentir aux Français ! Notre pays ne souffre pas d’injustice fiscale, ni d’un manque de recettes fiscales. Il est plus simplement confronté à un problème d’excès de dépenses publiques. Et les frustrations de ses citoyens en matière de pouvoir d’achat trouvent leur principale source dans le manque de travail et de création de richesse.

Une très grande majorité des Français est prête à effectuer des efforts pour réaliser le relèvement du pays. Une grande partie des plus aisés est prête à lui apporter des ressources supplémentaires.  Encore faut-il qu’ils n’aient plus le sentiment de le faire en pure perte et d’alimenter le tonneau des Danaïdes. Ils ont pour cela besoin de s’appuyer sur une vision claire et une volonté déterminée de l’exécutif. C’est à cette condition que nous pourrons sortir de la crise actuelle et rendre leur fierté à nos concitoyens. Notre pays le mérite. Cela suppose aussi de se concentrer sur cinq grandes priorités.

La première est le rétablissement des finances publiques, qui conditionne le redressement de l’Etat et la compétitivité nationale. Il doit s’appuyer sur une réduction volontariste des dépenses publiques en se concentrant sur l’élimination des dépenses inutiles, partout dans les administrations publiques,  la suppression de tous les abus concernant les aides sociales, qui va de pair avec leur plafonnement, ainsi qup la chasse au clientélisme. Cet effort permettra d’assurer le financement des investissements essentiels de défense, d’éducation, de santé et de lutte contre la pauvreté.

La seconde priorité est la relance de la natalité, ke grand vieillissement étant le plus grand défi auquel notre monde est confronté. Elle dépend évidemment de la libre décision des parents. Mais c’est la responsabilité des pouvoirs publics de créer les conditions favorables pour assurer cette reprise, indispensable à la prospérité, à la puissance et à l’avenir de la France.

La refondation de notre démocratie constitue la troisième priorité. Notre système politique sortira comme un champ de ruines du second quinquennat Macron, comme vient encore de le démontrer la condamnation de Nicolas Sarkozy à cinq années de prison. Une reconstruction complète s’impose pour libérer notre pays des chaînes qui lui ont été progressivement posées au cours des dernières années et permettre à ses dirigeants de gouverner de nouveau au service du bien commun.

Cela implique, en quatrième priorité, de restructurer l’Union européenne pour y retrouver notre rôle et notre capacité d’action. Ses effets sur l’ensemble de la vie nationale sont trop importants pour la réduire à une priorité annexe. C’est en la débureaucratisant et en la concentrant sur ses missions essentielles que nous favoriserons le renouveau de notre pays, ainsi que l’avenir de l’Union.

Il faut enfin reconstruire notre politique internationale et notre diplomatie. Elles sortent profondément affaiblies de l’exercice solitaire du pouvoir par Emmanuel Macron. Elles sont pourtant essentielles à la réussite de notre nation dans l’environnement bouleversé que nous affrontons. L’agression russe de vendredi contre l’Estonie en témoigne.

Certes, notre pays se trouve dans une fâcheuse posture. Mais les forces qui ont conduit à son déclin accéléré peuvent assurer demain son succès si nous les orientons dans le bon sens. C’est notre responsabilité commune. Ensemble, nous pouvons offrir à la France, nos enfants et nos petits-enfants l’avenir qu’ils méritent.

Bon dI manche à tous dans la détermination, l’unité et l’espérance

Amicalement

François

François Vigne

Président de la France en marche

lfm_2016