
La condamnation de l’ancien président de la République à cinq ans de prison ferme, avec exécution provisoire et mandat de dépôt à effet différé, est grave. Elle apparaît surtout injustifiée. Après avoir été relaxé des délits de corruption, de détournement de fonds publics et de financement illégal de campagne, Nicolas Sarkozy a été condamné sur le fondement de la conviction des juges qu’il ne pouvait pas ne pas être au courant du projet de corruption préparé par ses collaborateurs…. Ce sont des bases très fragiles pour une condamnation sévère.
L’emprisonnement apparaît par ailleurs comme une humiliation inutile pour un homme ne présentant aucun danger de fuite, ni de récidive, comme en atteste son comportement des dernières années. Alors que beaucoup de délinquants dangereux sont maintenus en liberté du fait du manque de places disponibles dans les prisons, l’occupation de l’une d’entre-elles par Nicolas Sarkozy apparaît stupide. Affirmer qu’il n’a pas semblé conscient de la gravité des faits reprochés pour justifier la lourdeur de la peine est mal juger ses talents incontestable de débatteur et sa capacité reconnue à résister aux arguments de ses adversaires.
Prétendre enfin que Nicolas Sarkozy est un justiciable comme les autres est faux. Il a été président de la République, objet d’autant d’adulation que de détestation. C’est pour cela qu’il n’est pas un justiciable comme les autres. Personne ne peut contester que Nicolas Sarkozy ait servi avec talent et énergie notre pays, ce qui aurait du être retenu en sa faveur.
Le jugement prononcé restera entaché du soupçon de partialité et de vengeance par des juges inutilement humiliés sous mandat du président Sarkozy, quand les avait traités de petits pois. Il est aujourd’hui démontré que soumettre les anciens présidents de la République à la justice ordinaire, en rupture avec les principes fondateurs de la Vème République, fut une erreur. Le gouvernement des juges en est le risque inévitable. Il est aujourd’hui avéré . Cette situation est d’autant moins acceptable que les juges n’encourent aucune responsabilité pour les jugements prononcés.
Il faut maintenant souhaiter une remise en liberté, puis une relaxe, de Nicolas Sarkozy. Le mal aura néanmoins été fait. C’est pour cela que nous devons tirer toutes les conséquences de cette dérive et prendre les mesures nécessaires pour écarter toute tyrannie des juges.