L’Académie de médecine est sortie de son silence pour exprimer ses « réserves liées à de possibles conséquences médicales » sur le projet d’extension de la possibilité de recours par toutes les femmes à la PMA.

L’exécutif a tort de tenter de balayer ces réserves et de vouloir ignorer cet avis solidement motivé parce qu’il aurait pour rapporteur l’ancien ministre de la Santé Jean-François Mattei. Cet avis a en effet été adopté en séance mardi 17 septembre par 69 voix pour, 11 contre et 5 abstentions, soit une très forte majorité qui en assure la totale légitimité.

Il y a moins de six mois la ministre de la Santé s’était appuyée sur un avis de la même Académie de médecine adopté à seulement 58 voix pour, 16 contre et, 8 abstentions pour décider de mettre fin au remboursement de l’homéopathie…

Cette mauvaise foi du gouvernement confirme son inconfort après la prise de position fortement étayée et sans ambiguïté de l’Académie de médecine.

Après avoir reconnu « la légitimité du désir de maternité chez toute femme, quelle que soit sa situation », l’Académie juge que « il faut aussi au titre de la même égalité des droits tenir compte du droit de tout enfant à avoir un père et une mère dans la mesure du possible ». Elle reconnaît aussi que  « même de plus en plus malmenée par les évolutions sociétales, la figure du père reste  fondatrice pour la personnalité de l’enfant comme le rappellent des pédopsychiatres, pédiatres et psychologues ».

Et elle rappelle avec raison que les pseudos évaluations, en provenance essentielle de quelques pays anglo-saxons et européens, régulièrement citées pour tenter de prouver l’absence d’impact avéré du recours à la PMA sur le devenir de l’enfant ne sont « pas très convaincantes au plan méthodologique, en nombre de cas et en durée d’observation sur des enfants n’ayant pas toujours atteint l’âge des questions existentielles ».

C’est donc toute l’argumentation de l’exécutif et de la majorité pour justifier le projet de loi étendant à toutes les femmes la possibilité de recours à la PMA, qui se trouve ainsi démentie.

Ce nouvel avis, après celui des autres experts de la personne humaine que sont les évêques de France, Sylviane Agacinski et bien d’autres, doit être écoutée. Les contorsions juridiques auxquelles le pouvoir doit recourir pour tordre le droit de filiation témoignent des risques majeurs que fait courir le projet de loi pour nos enfants et pour notre communauté.

A l’exemple de tous ceux qui ont su, plusieurs fois dans l’histoire de notre pays, se lever pour défendre et étendre ce qui constitue aujourd’hui nos valeurs partagées, nous  devons avoir le courage de refuser la création d’un droit à l’enfant, la privation délibérée de père, le bricolage juridique et le contournement de la filiation, de même que la manipulation médicale, la marchandisation des corps, la légitimation de la GPA et l’eugénisme.

C’est la force et la grandeur de la France d’avoir su se distinguer d’autres États et de leurs errements pour affirmer et défendre les droits imprescriptibles de la personne humaine et d’en porter la lumière partout sur la terre. C’est notre responsabilité aujourd’hui de faire vivre cet héritage contre tous les tenants d’un nouvel obscurantiste et les profiteurs, notamment anglo-saxons, qui veulent faire commerce de notre humanité.

Ensemble, agissons pour que la flamme de la France ne s’éteigne pas et continue à briller sur le monde !

lfm_2016