Le projet de budget présenté vendredi confirme que l’exécutif a fait le choix de la facilité et du moindre effort. Après 11 mois de crise des Gilets jaunes, Emmanuel Macron et son gouvernement ont privilégié le pouvoir d’achat, considérant que le déficit n’était « plus un sujet » !

En prenant en compte les 5,4 milliards d’euros de déficit de la Sécurité sociale désormais prévus cette année et les 5,1 milliards attendus l’an prochain, ce sont plus de 27,5 milliards d’euros qu’auront couté l’affaire Benalla et l’arrogance d’Emmanuel Macron, avec la crise des Gilets jaunes qui en a résulté.

Contrairement à ce qui avait été annoncé par le pouvoir, les mesures annoncées pour tenter d’éteindre l’incendie social qu’il a déclenché n’ont pas été entièrement financées par des économies ou de nouvelles recettes. Au contraire, les dépenses publiques augmenteront en 2020 de 0,7 % en volume et de 1,7% en valeur, soit près de 25 milliards d’euros, malgré les 4 milliards d’économies de charge d’intérêt rendues  possibles par la politique de la Banque centrale européenne et les taux négatifs qu’elle provoque.

Dans ces conditions, le déficit budgétaire ne sera pas de 2,1 %, comme annoncé en juillet, mais de 2,2 % ! La cible de 2 %, fixée en avril dans la trajectoire budgétaire transmise à Bruxelles, qui intégrait delà les mesures d’urgence de décembre 2018, n’est plus d’actualité…

Le gouvernement a une nouvelle fois renoncé à rétablir les finances publiques, alors que les conditions n’ont jamais été aussi favorables pour y parvenir.

Les conséquences sont claires. La France ne disposera d’aucune marge de manœuvre pour affronter la prochaine récession, dont plusieurs signaux clignotent déjà. Tout aussi grave, la dette ne baissera pas. Le projet de budget prévoit qu’elle atteindra 98,7% du PIB, mais il est probable qu’elle sera supérieure au regard des 2 395 milliards déjà atteints au 2ème trimestre 2019.

Comme François Hollande, Emmanuel Macron fait le choix de la facilité et de l’immédiat contre celui de l’intérêt des générations futures. Une nouvelle fois, ce sont nos enfants et nos petits-enfants qui auront à payer la facture du renoncement de nos gouvernants et de leur incapacité à réaliser les efforts nécessaires !

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