L’Etat s’était engagé, dans le cadre du contrat de performance signé en avril 2017 entre l’Etat et SNCF Réseau, à financer 3 milliards d’investissement par an entre 2020 et 2026 afin d’assurer la remise à niveau du réseau de la SNCF et lui permettre d’en renforcer la sécurité.

Les tableaux préparatoires au budget 2020 de SNCF Réseau, l’entité de la SNCF qui gère toute l’infrastructure (rails, quais, caténaires, aiguillages), montrent qu’il manque près de 230 millions d’euros pour le renouvellement et la performance du réseau, ainsi que 165 millions pour sa mise en conformité. 

Ce sont donc presque 12 % du budget sur lesquels l’Etat s’était engagé au titre de la remise à niveau de l’infrastructure ferroviaire hexagonale qui font actuellement défaut. Une fois encore, les pouvoirs publics manquent à leur parole et tentent de reprendre d’une main ce à quoi ils s’étaient engagés de l’autre.

Les investissements en question sont pourtant essentiels pour la sécurité des réseaux puisqu’ils intègrent tous les travaux de sécurisation des voies (passages à niveau, traversées piétonnes), ainsi que les travaux d’adaptation des voies et des quais aux trains neufs.

L’Etat doit respecter sa parole. Il est urgent de rénover le réseau ferroviaire français, âgé en moyenne de 30 ans contre 15 ans seulement pour celui de l’Allemagne. Retarder les investissements nécessaires, c’est condamner la SNCF et ses passagers à subir des vitesses de circulation ralenties, des ruptures de caténaires plus nombreuses ou des pannes électriques plus fréquentes et prendre le risque de nouveaux accidents graves.

Après 10 ans de sous-investissement, il est prioritaire que la France consacre les moyens nécessaires à l’amélioration du réseau ferré et de l’offre ferroviaire. C’est la condition de la réduction de la circulation automobile, d’une transition énergétique véritable, d’une amélioration du service aux voyageurs, d’une élimination volontariste de la fracture territoriale, ainsi que d’un renforcement de la compétitivité économique de notre pays.

C’est la responsabilité de l’exécutif d’assurer le respect des engagements de l’Etat et de faire les arbitrages nécessaires pour doter la France du réseau et du service ferroviaires qu’elle mérite. Le gouvernement doit procéder aux réductions de dépenses de fonctionnement nécessaires pour permettre le financement de ces investissements sans nouveau prélèvement.

Le temps est venu de faire le choix de l’avenir plutôt que de poursuivre de la fuite en avant !

lfm_2016