Chers Amis,

Lundi, la France célébrera treize de ses fils, treize grands serviteurs, treize héros. Par leur sacrifice lundi dernier, c’est toute une nation que les capitaines Romain Chomel de Jarnieu, Benjamin Gireud, Clément Frison-Roche et Nicolas Mégard, les lieutenants Pierre Bockel et Alex Morisse, l’adjudant-chef Julien Carette, le sergent-chef Andreï Jouk, les maréchaux des logis Jérémy Leusie, Alexandre Protin, Antoine Serre et Valentin Duval, ainsi que le brigadier-chef Romain Salles de Saint Paul ont portée et grandie. Ils méritent un vibrant hommage.

La cérémonie nationale de lundi aux Invalides sera l’occasion pour notre peuple tout entier d’honorer leur sacrifice, ainsi que le souvenir des 28 autres soldats morts au Sahel depuis 2013, des 9 membres de l’armée ou des forces de l’ordre qui sont morts au champ d’honneur du combat contre le terrorisme islamiste depuis 2012, ainsi que l’action quotidienne des militaires, policiers, pompiers et magistrats mobilisés pour assurer la défense de la France et la sécurité de chacun d’entre-nous. Les nouveaux attentats d’hier à Londres et La Haye montrent que la menace est entière et l’action de nos armées indispensable.

Agissant comme les maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello ou le colonel Beltrame, nos treize  héros ont porté au plus haut les valeurs militaires, cet esprit de service, de courage et d’engagement qui les animait et qu’ils avaient mis au centre de leur métier de soldat.

Il n’y a jamais de devoir à donner sa vie. En décidant, en pleine conscience des risques auxquels ils s’exposaient, de livrer la leur pour protéger la nôtre, ainsi que celle des populations du Sahel, Romain Chomel de Jarnieu, Benjamin Gireud, Clément Frison-Roche, Nicolas Mégard, Pierre Bockel, Alex Morisse, Julien Carette, Andreï Jouk, Jérémy Leusie, Alexandre Protin, Antoine Serre, Valentin Duval, et Romain Salles de Saint Paul, ont posé l’acte libre d’hommes libres.

Le fait d’avoir combattu et d’être morts ensemble ne retire rien à la grandeur de leur décision individuelle de donner leur vie pour leur prochain. Au contraire, il le magnifie. C’est parce que nous saurons retrouver, en tant que peuple, sens du collectif, courage, esprit de liberté et unité que nous pourrons vaincre ensemble et que nous honorerons le sacrifice de nos treize héros.

Ce sens du collectif et ce courage, il est temps de le remettre au centre de l’action politique et de nos réformes, à commencer par celle des retraites. Le flou entretenu par le gouvernement sur son contenu exact et sur les options vraiment retenues a créé beaucoup d’anxiété. Il est temps de faire la lumière et de dire la vérité aux Français pour avancer.

C’est vrai pour les mesures techniques, mais c’est vrai aussi pour le cœur et les perspectives générales de la réforme envisagée. L’enjeu est d’assurer aux Françaises et aux Français une juste retraite sans grever l’avenir des jeunes générations et en tenant compte de la double contrainte apportée par la faible natalité actuelle et l’allongement de la durée de vie. Réduire le sujet à la suppression des régimes spéciaux ou éluder la question de l’extension de la durée de cotisation reviendrait à faire une réforme pour rien. Sur ce sujet comme sur bien d’autres, nous ne pouvons pas nous le permettre dans l’intérêt du notre peuple et plus particulièrement de notre jeunesse.

C’est également en pensant à elle que nous devons prendre notre pleine part au combat pour la liberté et la démocratie. Lors des élections du week-end dernier, les Hongkongais nous ont de nouveau montré, par leur courage et leur détermination, le chemin à suivre. Le silence de nos dirigeants, comme celui de la plupart des gouvernants européens à l’exception d’Angela Merkel, ne sont pas à notre honneur, ni à celui de l’Europe. Notre responsabilité collective est de soutenir les habitants de Hongkong pour donner un avenir à la démocratie, à la liberté et aux valeurs qui font notre force.

La France est notre pays. Elle est notre patrie. C’est en retrouvant le sens du collectif, en dépassant les débats technocratiques ou les arrangements politiciens et en faisant le choix du bien commun que nous serons dignes du sacrifice de nos treize héros, que nous permettrons à notre pays, comme à l’Union, de repartir de l’avant et que nous offrirons à nos enfants et petits-enfants le futur que nous voulons tant.

A nous donc maintenant d’agir afin de faire triompher les idéaux pour lesquels Romain Chomel de Jarnieu, Benjamin Gireud, Clément Frison-Roche, Nicolas Mégard, Pierre Bockel, Alex Morisse, Julien Carette, Andreï Jouk, Jérémy Leusie, Alexandre Protin, Antoine Serre Valentin Duval, et Romain Salles de Saint Paul viennent de livrer leur vie

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

lfm_2016