Chers Amis,

Le sacrifice des 13 soldats français morts pour la France au Mali, comme celui des 3 sauveteurs tués en portant secours à leurs concitoyens dimanche soir dans le Var, nous obligent. Nous leur devons collectivement de faire nos meilleurs efforts pour porter haut les couleurs de notre pays et lui donner un grand avenir. Dans cette perspective, la situation actuelle est un échec. La grève commencée hier était-elle évitable ? Je le crois profondément. Tout démontre que c’est la méthode de l’exécutif qui est en cause.

Il n’y a pas d’autre explication au paradoxe confirmé par le dernier sondage IFOP pour le Journal du Dimanche. Il est invraisemblable que le gouvernement soit parvenu à monter 68% des Français contre son projet, alors que 76 % d’entre eux s’affirment très largement favorables à une réforme du système de retraite !

Le jugement des Français est clair. Ils sont 86% à dénoncer le flou qui entoure le projet gouvernemental, 80% à vouloir sanctionner l’exécutif actuel et seulement 36% à lui accorder confiance pour réussir la réforme des retraites. C’est un formidable gâchis. A entretenir l’incertitude, à trop louvoyer, à essayer de diviser les Français par catégories, à annoncer le grand soir des retraites, l’exécutif a réussi à mobiliser le pays contre lui et à installer la défiance là où la confiance est requise.

Il faut changer de méthode et dire enfin la vérité des Français. Comme le montrent les expériences suédoises ou danoises, il n’y a pas d’autre vraie réponse au problème du financement des retraites et de l’allongement de l’espérance de vie que celle de l’extension de la durée de carrière et de cotisation. Entretenir nos concitoyens dans l’espoir qu’ils pourront maintenir le pouvoir d’achat de leur retraite sans retarder leur date de départ serait un mensonge, comme l’a été celui des 35h. Notre peuple doit décider s’il préfère voir baisser son niveau de vie ou travailler un peu plus longtemps. Tout le reste est discours technocratique et balivernes. Notre pays mérite mieux !

La situation de blocage à laquelle a conduit la tactique gouvernementale est d’autant plus inacceptable qu’il y a urgence à agir sur beaucoup d’autres fronts. Le réchauffement climatique, qui est devenu la première préoccupation des Français, devant le pouvoir d’achat, la santé et l’emploi, en est un. La COP 25 en cours à Madrid montre tout le chemin à parcourir. Il est plus que temps que le gouvernement établisse la lutte contre la pollution atmosphérique et le réchauffement climatique comme une véritable priorité, avec la vision et les moyens correspondants.

Le redressement de notre système éducatif est tout aussi primordial. Le nouveau classement PISA rendu public cette semaine nous positionne juste au-dessus de la moyenne, soit très loin de là où nous devrions être. La mise en garde des rapporteurs sur le niveau inquiétant des inégalités en fonction de l’origine sociale, pour lesquelles la France détient la place de cancre, confirme qu’il y a urgence à s’attaquer aux problèmes des banlieues et à rompre avec la politique d’abandon pratiquée depuis trop longtemps par les gouvernements qui se sont succédé.

Le fait que la France soit, avec l’Argentine et le Brésil, l’un des trois pays où les élèves font part des plus grandes préoccupations liées aux problèmes de discipline en classe, doit nous interpeler. L’Etat ne réalise pas aujourd’hui le travail nécessaire pour assurer le calme indispensable dans les écoles. Il en est de même pour la protection de l’ordre public contre les casseurs ou celle des policiers contre ceux qui les menacent. Le verdict trop clément de la cour d’Assises de l’Essonne à l’égard des auteurs de l’attaque au cocktail Molotov contre des policiers à Viry-Châtillon est une nouvelle illustration d’une attitude démissionnaire face à une crise qu’il y a urgence à traiter.

Il serait facile de continuer la litanie de nos dysfonctionnements, en citant par exemple le rapport 2019 sur la compétitivité des pays, publié hier par le Forum économique mondial. Il indique que la France a encore perdu des places dans le classement des nations les mieux pourvues en infrastructures routières. Notre pays figure désormais en 18ème position, alors qu’il se situait en haut du podium en 2012…

La bonne nouvelle est qu’il n’y a rien d’irrémédiable. Qu’il s’agisse des retraites, de la lutte contre la pollution atmosphérique, de la remise à niveau de notre système scolaire, du rétablissement de la paix publique ou de la réfection de nos infrastructures, le redressement est à notre portée.

Il ne tient qu’à nous d’agir ensemble, sous la conduite d’un exécutif volontaire, efficace et au seul service du bien commun, pour nous attaquer aux vrais problèmes du pays et leur apporter les réponses lui permettant de repartir de l’avant. Cela suppose d’être animé d’une éthique du pouvoir aux antipodes de celle développée en début de semaine par François Bayrou quand il a affirmé que « tout le monde est mis en examen ou à peu près dans la vie politique française ». Ce sont ces mauvaises habitudes qu’il faut aussi changer !

Guidés par les idéaux qui font la grandeur de la France et forts de notre unité, nous pourrons demain donner à notre nation et à l’Europe l’avenir qu’elles méritent. Là est le chemin, là est notre projet. Ensemble, construisons une France meilleure !

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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