Les mauvais chiffres du chômage publiés jeudi le confirment. Il faut une autre politique pour lutter contre ce fléau français et atteindre le plein-emploi. La mauvaise conjoncture ne peut être invoquée pour justifier la contre-performance nationale. Si de mauvais nuages s’accumulent à l’horizon, ils n’ont pas encore commencé à produire  leurs effets. Le fait que les Etats-Unis et l’Allemagne battent des records d’emploi prouve que c’est la politique actuellement menée qui est en cause.

Nous sommes le seul pays développé dans lequel le chômage ne baisse pas. Les chômeurs sans aucune activité, de catégorie A, sont en hausse de 0.5%. Les chômeurs longue durée sont en hausse et représentent désormais 46.7% des demandeurs d’emplois contre 32.6% il y a 10 ans. En ajoutant les catégories B et C, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi tenus de rechercher une activité a progressé de 0,4%, soit 21 700 personnes supplémentaires en un trimestre, à 5,650 millions, un nouveau pic. Sur un an, le nombre total des inscrits dans les catégories A, B et C augmente de 0,6%.

Emmanuel Macron a commis une double erreur de diagnostic après son élection en mai 2017 : celle de croire que le monde allait continuer à bénéficier d’une conjoncture porteuse, alors qu’il était clair que la fin de cycle de croissance était proche et, surtout, de considérer qu’il suffirait d’alléger les lourdeurs juridiques françaises en matière de droit du travail permettrait de faire repartir l’emploi.

La première barrière à l’emploi en France n’a jamais été le droit du travail, certes lourd et contraignant. Il faut être bureaucrate, avec une trop courte expérience de l’entreprise, pour le penser. Le vrai obstacle français au plein-emploi est le coût du travail et, plus précisément, la surcharge que subissent entreprises et salariés de l’Hexagone en matière de charges sociales et prélèvements obligatoires.

C’est pour cela qu’il est urgent de s’attaquer enfin à la baisse des dépenses de fonctionnement de l’Etat. Il ne faut plus attendre pour transformer en profondeur et simplifier l’architecture administrative et politique nationale pour en réduire le coût et permettre de rétablir la compétitivité de notre économie, tout en assurant la reprise du pouvoir d’achat. C’est à cette condition, et à cette condition seulement, que les sacrifices consentis par les salariés français dans le cadre des ordonnances Travail  pourront produire leurs effets.

À cette double erreur de diagnostic initiale, l’exécutif a ajouté la faute de gripper le moteur de la construction, comme cela avait déjà été le cas entre 2012 et 2014. Il est profondément dommage qu’Emmanuel Macron n’ait pas tiré les conséquences de son expérience de conseiller économique de François Hollande à cette époque et ait réédité la même erreur. Concentration de la fiscalité sur l’immobilier et mise à l’arrêt du secteur du logement social ont eu pour effet logique de bloquer un ressort clef de l’économie française, avec les effets que nous constatons sur la croissance et sur l’emploi.

Il n’y a pas de fatalité ! Il est urgent de redresser la barre en réduisant enfin l’excès de dépenses publiques et en libérant le secteur de la construction. La dégradation de la conjoncture impose d’agir sans attendre dans l’intérêt de tous les Français, à commencer par celui des chômeurs et des moins favorisés.

Le plein-emploi est à notre portée. À nous de mettre enfin aux politiques erronées et de prendre enfin les moyens de vaincre le chômage !

lfm_2016