Le gouvernement s’est félicité de la légère baisse du déficit commercial à 61,2 milliards d’euros en 2013.
Il n’y a pourtant aucune raison de se réjouir. D’abord parce que cette faible réduction ne résulte pas de l’augmentation des exportations, qui ont reculé pour la première fois depuis 2009, mais de la seule baisse des importations, reflet de notre récession prolongée. Ensuite et plus fondamentalement, parce que l’écart avec l’Allemagne s’est encore accru pour atteindre 259,2 milliards d’euros, chiffre le plus élevé depuis 2007 avec une dégradation ininterrompue depuis 2009 : 181 milliards en 2009, 206 en 2010, 233 en 2011, 255 en 2012 et 259 en 2013 ! La pente est redoutable et la France ne parvient pas à regagner du terrain.
Vouloir raisonner sur le déficit hors énergie comme le fait la ministre du Commerce extérieur a pour seul objectif de faciliter la réalisation artificielle du retour à l’équilibre d’ici 2017. Mais cela n’a pas de sens. Car il est peu probable que nous arriverons à éradiquer notre déficit énergétique à court terme ; nous resterons donc en déficit réel. Et l’Allemagne, qui n’est pas mieux dotée que la France en ressources énergétiques, parvient à dégager des excédents commerciaux records et démontre qu’il n’y a pas de fatalité.
Notre déficit commercial illustre le manque de compétitivité de l’économie nationale. Surtout, il appauvrit la France. Pendant que l’Allemagne bénéficie de 200 milliards d’euros de recettes qui viennent enrichir sa population et lui permettre de financer ses services publics, nous continuons à brûler nos ressources. Au lieu de renforcer notre croissance, le commerce extérieur nous a ralentis en 2013
Nous devons tout faire pour revenir rapidement à l’équilibre commercial et dégager ensuite des excédents. C’est la meilleure solution, avec la réduction des dépenses publiques, pour financer notre modèle social et améliorer les conditions de vie de l’ensemble des Français.
Il revient au gouvernement de créer les conditions permettant à nos entreprises de redevenir fortement exportatrices, en allégeant leurs coûts, en simplifiant leur vie, en leur offrant la stabilité réglementaire nécessaire et en les soutenant activement dans leurs développements internationaux.
Cette bataille du commerce extérieur doit devenir une priorité nationale. C’est l’intérêt de la France et de tous les Français.
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