L’accord péniblement finalisé entre le Premier ministre britannique et le reste des dirigeants de l’Union vendredi soir à Bruxelles est un jeu de dupes.

Les concessions obtenues par David Cameron sur les quatre points qu’il s’était fixé, à savoir la possibilité de suspendre le versement des allocations sociales aux ressortissants des autres États de l’Union en cas d’afflux d’immigrés, l’indexation de ces allocations sur le coût de la vie dans les pays d’origine de ces ressortissants, le droit d’intervention britannique sur les décisions de la zone euro et la dispense accordée au Royaume-Uni de former une « union toujours plus étroite » avec les autres pays de l’Union sont contraires aux principes fondateurs et à l’esprit de l’Europe.

Ils constituent un précédent que pourront invoquer d’autres États européens pour obtenir de nouvelles concessions et risquent de faire tâche d’huile sans permettre d’assurer que le Brexit sera édité. Les réactions négatives de plusieurs leaders politiques britanniques confirment que la route va être longue pour assurer le maintien de la Grande-Bretagne au sein de l’Union. D’autres concessions seront peut-être demandées dans les prochaines semaines ! Le « meilleur des deux mondes » que prétend avoir obtenu le Premier ministre britannique risque fort de se transformer en enfer pour tous.

Il eut été plus efficace, pour l’ensemble de l’Union et même pour répondre aux inquiétudes britanniques, d’employer les près de 30 heures de sommet à travailler et mettre en œuvre une solution à la crise des migrants.

Le « lâche soulagement » des autres responsables européens rentrés chez eux depuis vendredi montrent des dirigeants agissant toujours dans l’urgence et incapables de donner un nouveau souffle à l’Union.

Faute de leadership, français en particulier, de volonté et de vision, ils sont en train de multiplier les renoncements et les concessions qui, pas à pas, finissent par menacer l’édifice européen tout entier. Il nous revient à donner un coup d’arrêt à cette entreprise de destruction européenne à laquelle la France n’a rien à gagner. C’est l’objectif de la nouvelle Europe que nous promouvons !

lfm_2016